mardi 5 juin 2018

TRUMP A «PROBABLEMENT» LE POUVOIR DE SE GRACIER LUI-MÊME


« JUSTICE Le procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur les tentatives russes de manipuler l'élection de 2016 en faveur de Donald Trump, aimerait beaucoup entendre le président américain. Mais il est probable que celui-ci décline, selon son avocat... » (Lu ici)
Donald Trump a le droit de refuser de témoigner – et cela de deux façons différentes :
            - Selon ses avocats, il en a le pouvoir constitutionnel (« Donald Trump ne peut être accusé d'entrave à la justice car il a le pouvoir constitutionnel de mettre fin à l'enquête supervisée par le ministère de la Justice. »)
            - Rudy Giuliani, ancien procureur à New York, a en outre jugé qu'un président avait «probablement» le pouvoir de se gracier, tout en assurant que Donald Trump n'en avait pas l'intention.
                         
C’est là que le philosophe se réveille : celui qui a le pouvoir de gracier les condamnés peut-il faire usage de ce pouvoir à l’égard de lui-même ? Car enfin, si ce pouvoir est absolu, sans restriction, alors il ne saurait exclure de son périmètre celui qui le détient.
Sauf à dire qu’un Président condamné est d’office déchu du pouvoir de grâce et qu’il ne peut, dès lors qu’il est l’objet d’une condamnation, gracier plus personne et surtout pas lui-même.
Au fond tout était plus simple sous l’Ancien Régime : le roi disposait de ce pouvoir de gracier en tant que souverain absolu qui réunissait en sa personne tous les pouvoirs, y compris celui de faire et de défaire les lois. étant au-dessus des lois (1) il ne pouvait donc pas être condamné.
On peut aussi se demander si ces arguties ont de l’intérêt aujourd’hui, alors que les vérités les plus impérieuses sont chahutées par les dérèglements des opinions les plus baroques – pour ne pas dire les plus scandaleuses. Je veux dire que savoir si le Président Trump peut se gracier lui-même, qu’est-ce que ça peut nous faire ? N’avons-nous pas laissé passer bien pire (y compris admis ses rétractations bafouillées lorsqu’il avait renoncé à dire que les suprématistes étaient des gens « biens » et que s’ils massacraient des « antifa » c’est parce que ceux-ci avaient commencé) ?
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(1) Il devait néanmoins respecter les lois fondamentales du royaume de France.

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