Plus de 1,6
million de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015 fuyant la pauvreté,
l’hyperinflation, les pénuries
« … on
en revient à la même question que pose la crise migratoire en Europe. La
migration d’1,6 million de personnes en trois ans suffit-elle à déstabiliser
une région qui compte 400 millions d’habitants si on ne prend en compte que
l’Amérique du Sud ? On rentre là dans un débat d’opinions » déclare Christophe
Ventura, chercheur à l’Iris (ici)
Si les images
terribles de ces hommes et de ces femmes qui partent le long des routes, un
balluchon sur la tête et les enfants accrochés aux jupes nous impressionnent,
c’est qu’elles nous montrent peut-être ce dont nous avions depuis très
longtemps inconsciemment peur : soit le souvenir du récit de notre « exode »
de 1940, soit, plus fantasmé, celui de l’invasion de personnes qui, n’ayant
plus rien viennent pour nous prendre tout. Nous sommes saisis par la terreur
qui nous étreint lorsque nous visionnons « La nuit des morts vivants » avec tous ces zombis qui tendent
leurs tristes mains décharnées pour arracher tout ce qui passe à leur portée.
Dans ce film
glaçant, pas d’images gores, pas de lambeaux de chairs putrides, pas de
combats. Seulement des hommes et des femmes comme vous et moi, retranchés dans
leur maison et assiégés par des étranges personnages, venus de nulle part, qui
veulent à tout prix entrer chez eux et s’emparer de leurs biens.
D’ailleurs
pour mobiliser leur ardeur révolutionnaire, les soldats de 89 n’avançaient-ils
pas en chantant « Ils viennent jusque dans nos bras / Egorger nos filles
nos compagnes »
Lorsque
Laurent Wauquiez galvanise ses troupe en leur affirmant que c’est un combat
pour sauver le civilisation, il va beaucoup plus loin sans raison : leur
chanter la Marseillaise suffisait bien.