Au cours de sa démonstration
juridique, John Bercow, le speaker-président de séance a justifié sa position
en se référant à un précédent datant du… 2 avril 1604, cité dans la «bible» du
constitutionnaliste du XIXe siècle Thomas Erskine May. Cette situation selon
laquelle il s'agit à la fois de démontrer «un usage sensé du temps de la
Chambre» et le «respect de ses décisions», s'est présentée à plusieurs reprises
au XIXe siècle. La dernière fois que cela fut le cas était en 1920. (Lire ici)
John Bercow, le
« speaker » de la chambre des communes est pour nous, français, la
découverte de ces séances de « Brexit » au Communes. Toutefois, avec
sa trogne de maquignon, on l’avait trop vite considéré comme une sorte de Boris
Johnson des Communes, un farfelu néanmoins capable de dominer le brouhaha des
députés britanniques. Mais erreur : il sait aussi faire appel à l’histoire
parlementaire anglaise, et la manœuvrer comme si ces lois antiques et
vénérables avaient été promulguées la veille. Et ces lois disent : il est
déraisonnable de faire voter deux fois de suite la même loi.
Dont acte. Quoique… Il serait
peut-être nécessaire de se rappeler que l’adhésion de la Grande-Bretagne à
l’Europe Uni fut votée en 1973 puis confirmée par référendum en 1975. C’est
donc ce référendum-là qui fut annulé par le référendum sur le Brexit en
2016 ; et voilà que, sans aucune hésitation, un bon nombre d’anglais (dont
Tony Blair) réclament sa réédition.
Alors, faut-il prendre au
sérieux le rappel à l’ordre lancé par John Bercow au nom d’une tradition
remontant à 1604, ou bien ne s’agit-il que d’une manœuvre politique ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire