mardi 19 mars 2019

LE «SPEAKER» DE LA CHAMBRE DES COMMUNES INTERDIT DE SOUMETTRE À UN NOUVEAU VOTE L’ACCORD SUR LA SORTIE DE L'UE



Au cours de sa démonstration juridique, John Bercow, le speaker-président de séance a justifié sa position en se référant à un précédent datant du… 2 avril 1604, cité dans la «bible» du constitutionnaliste du XIXe siècle Thomas Erskine May. Cette situation selon laquelle il s'agit à la fois de démontrer «un usage sensé du temps de la Chambre» et le «respect de ses décisions», s'est présentée à plusieurs reprises au XIXe siècle. La dernière fois que cela fut le cas était en 1920. (Lire ici)
John Bercow, le « speaker » de la chambre des communes est pour nous, français, la découverte de ces séances de « Brexit » au Communes. Toutefois, avec sa trogne de maquignon, on l’avait trop vite considéré comme une sorte de Boris Johnson des Communes, un farfelu néanmoins capable de dominer le brouhaha des députés britanniques. Mais erreur : il sait aussi faire appel à l’histoire parlementaire anglaise, et la manœuvrer comme si ces lois antiques et vénérables avaient été promulguées la veille. Et ces lois disent : il est déraisonnable de faire voter deux fois de suite la même loi.
Dont acte. Quoique… Il serait peut-être nécessaire de se rappeler que l’adhésion de la Grande-Bretagne à l’Europe Uni fut votée en 1973 puis confirmée par référendum en 1975. C’est donc ce référendum-là qui fut annulé par le référendum sur le Brexit en 2016 ; et voilà que, sans aucune hésitation, un bon nombre d’anglais (dont Tony Blair) réclament sa réédition.

Alors, faut-il prendre au sérieux le rappel à l’ordre lancé par John Bercow au nom d’une tradition remontant à 1604, ou bien ne s’agit-il que d’une manœuvre politique ?

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