Cette année, en France, un
collectif d’associations reprend l’imaginaire de la grève à l’origine de la
journée internationale en encourageant toutes les femmes à quitter leur travail
dès 15 h 40, vendredi. Une action intitulée « l’heure des comptes » pour
dénoncer, en l’adaptant au temps de travail, l’écart de 26 % de rémunération
moyenne entre les femmes et les hommes – 15 % en équivalent temps plein. (Lire ici)
A 15h40, chaque jour, les
femmes devraient s’arrêter de travailler pour que leur salaire horaire
équivaille à celui des hommes. Autrement dit, de 15h40 à 18 h (environ), elles
travaillent à l’œil.
Alors, on dira que ça c’est
le lot de tout travailleur, qu’il soit homme ou femme en régime capitaliste. On
appelle cela le surtravail source de la plus value. Bien sûr, chez Marx cela
s’appuie sur une évaluation du salaire « naturel », celui qui permet
de satisfaire les besoins vitaux du travailleur dissipés durant l’effort de
travail. Supposons qu’il soit capable de travailler 8 heures avant d’avoir usé
ses force, mais que le produit de son travail rapporte au patron ¼ de bénéfice
en plus du salaire, et voilà un bénéfice net escroqué au travailleur
conformément au contrat, salaire = satisfaction des besoins dissipés au cours
du travail.
Alors bien sûr, ça fait
longtemps qu’on n’en est plus là, et que le salaire doit permettre aussi de
faire marcher la machine à consommation. Mais le salaire des femmes n’est pas
ici comparé à leur besoins, mais seulement au salaire des hommes ; on ne
se demande pas si le salaire des hommes est juste ou non, mais seulement à
quelle proportion de celui-ci équivaut le salaire des femmes.
Voilà quelques idées remises
en place, et j’en profite pour rappeler ce que je disais plus haut : ce
n’est pas seulement aujourd’hui, 8 mars, que les femmes devraient débrayer à
15h40 : c’est tous les jours.
of course docteur philosophe
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