Parce que l’atterrisseur israélien a partagé une fusée avec
deux autres charges utiles : un satellite de télécommunication indonésien, et
un engin expérimental de l’US Air Force. « Il
s’agit d’une exploration spatiale de style Uber », a déclaré le 20 février
dernier le cofondateur de SpaceIL, Yonatan Winetraub, lors d’une conférence de
presse. C’est cette stratégie de “covoiturage spatial” qui permet à l’agence de
maintenir le coût total de l’opération en dessous des 100 millions de dollars.
Lire ici.
Il
s’agit d’une exploration spatiale de style Uber :
notez l’étonnant champ sémantique du mot « Uber » : parfois il
s’agit d’un type de travail sans contrat et sans garantie d’emploi, entièrement
hors du code du travail. Ou alors plus simplement, il peut s’agir comme
ici, d’un simple fait de co-voiturage, formule très étonnant toute fois
appliquée à un vol spatial avec alunissage final. Nous arriverons à l’époque de « l’ubérisation »
de la société, lorsque chacun ira en simple individu vendre sa force de travail
sur le marché de l’emploi, expression à prendre au sens propre. C’en sera fini
alors avec plusieurs siècles de lutte des travailleurs, qui ont pu faire
triompher leurs droits grâce à une organisation en syndicats. On n’est pas près
de rencontrer des syndicats d’Uber ! Car pour en arriver là, il ne suffit pas
de créer des structures de ce genre ; il faut en plus interdire au free-lanceurs
(sic) de répondre à votre appel sur une appli dédiée et de faire le job pour
moins cher et plus vite que les collègues réglementairement affiliés. Voyez les
taxis qui défendent leur monopole : ils ne peuvent rien contre les libres
entrepreneurs.
La liberté du travail est-elle une valeur inattaquable, ou
bien faut-il entendre ceux qui veulent la détruire pour sauver leur
gagne-pain ?
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