mercredi 6 mars 2019

POURQUOI FAUDRA-T-IL 8 SEMAINES À CET ENGIN POUR SE RENDRE SUR LA LUNE ?




Parce que l’atterrisseur israélien a partagé une fusée avec deux autres charges utiles : un satellite de télécommunication indonésien, et un engin expérimental de l’US Air Force. « Il s’agit d’une exploration spatiale de style Uber », a déclaré le 20 février dernier le cofondateur de SpaceIL, Yonatan Winetraub, lors d’une conférence de presse. C’est cette stratégie de “covoiturage spatial” qui permet à l’agence de maintenir le coût total de l’opération en dessous des 100 millions de dollars. Lire ici.

Il s’agit d’une exploration spatiale de style Uber : notez l’étonnant champ sémantique du mot « Uber » : parfois il s’agit d’un type de travail sans contrat et sans garantie d’emploi, entièrement hors du code du travail. Ou alors plus simplement, il peut s’agir comme ici, d’un simple fait de co-voiturage, formule très étonnant toute fois appliquée à un vol spatial avec alunissage final. Nous arriverons à l’époque de « l’ubérisation » de la société, lorsque chacun ira en simple individu vendre sa force de travail sur le marché de l’emploi, expression à prendre au sens propre. C’en sera fini alors avec plusieurs siècles de lutte des travailleurs, qui ont pu faire triompher leurs droits grâce à une organisation en syndicats. On n’est pas près de rencontrer des syndicats d’Uber ! Car pour en arriver là, il ne suffit pas de créer des structures de ce genre ; il faut en plus interdire au free-lanceurs (sic) de répondre à votre appel sur une appli dédiée et de faire le job pour moins cher et plus vite que les collègues réglementairement affiliés. Voyez les taxis qui défendent leur monopole : ils ne peuvent rien contre les libres entrepreneurs.

La liberté du travail est-elle une valeur inattaquable, ou bien faut-il entendre ceux qui veulent la détruire pour sauver leur gagne-pain ?

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