En Belgique
aussi, le système de sécurité sociale cherche des idées pour réduire ses
dépenses, et interroge les assurés sur les concessions qu'ils sont prêts à
faire. 46 % sont opposés à l'arrêt du remboursement des frais de maladie dus à
une mauvaise hygiène de vie, comme le tabagisme. Mais ils sont aussi 40% à ne
pas voir de soucis à l'arrêt des soins vitaux pour les plus âgés.
Si ces
mesures étaient mises en œuvre, elles conduiraient rapidement à la création
d'une médecine à deux vitesses. Seuls les plus aisés pourraient s'offrir les
soins et les opérations qui garantissent leur survie. (Lire ici)
« Madame,
suite à une
délibération souveraine, le comité médical de votre Caisse de sécurité sociale
vous informe que les soins nécessités par votre état de santé ne seront plus
pris en charge par notre caisse. En conséquence vous voudrez bien vous
acquitter du cout de la radiothérapie de votre cancer du sein qui s’élève à
70000 euros.
Dans
l’attente de votre règlement je vous prie, madame, etc. »
Voilà le
courrier que votre grand-mère va trouver dans sa boite à lettre si elle est belge. Ça fait froid dans
le dos, n’est-ce pas ? Et vous vous dites : « Heureusement qu’en
France on n’est pas comme ça ! Tous
les soins pour tous les malades sont
également pris en charge. Il n’est pas nécessaire de réunir des commissions
pour se demander s’il est opportun de soigner celui-ci et pas celui-là. »
… Mais, j’en
vois que se tapotent le menton d’un air dubitatif : « Regardez,
disent-ils les frais de dépistage de certains cancer, qui ne sont plus pris en
charge après un certain âge : ne s’agit-il pas, quoiqu’on en dise,
d’éliminer des patients trop âgés pour qu’on investisse dans leur maintien en
vie ? »
Peut-être que
oui, ou bien que non : de toute façon l’idée que l’âge joue un rôle dans
cette décision reste virulente : en France, plus encore que la liberté,
c’est la sécurité qui est le critère premier de la justice sociale. Que tous
aient les mêmes droits aux soins, voilà ce qui nous importe le plus. Au point
que nous ne comprenons absolument pas les débats enflammés aux Etats-Unis à
propos de l’« Obamacare ».
Mais que
disent aujourd’hui les commerçants des Champs-Elysées ? Qu’eux aussi ont
droit à la sécurité, mais que l’Etat ne parait pas en état de leur fournir une
telle garantie.
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