mardi 19 mars 2019

POUR FAIRE DES ÉCONOMIES, LES BELGES SONT PRÊTS À ARRÊTER DE SOIGNER LES PLUS DE 85 ANS

En Belgique aussi, le système de sécurité sociale cherche des idées pour réduire ses dépenses, et interroge les assurés sur les concessions qu'ils sont prêts à faire. 46 % sont opposés à l'arrêt du remboursement des frais de maladie dus à une mauvaise hygiène de vie, comme le tabagisme. Mais ils sont aussi 40% à ne pas voir de soucis à l'arrêt des soins vitaux pour les plus âgés.
Si ces mesures étaient mises en œuvre, elles conduiraient rapidement à la création d'une médecine à deux vitesses. Seuls les plus aisés pourraient s'offrir les soins et les opérations qui garantissent leur survie. (Lire ici)

« Madame,
suite à une délibération souveraine, le comité médical de votre Caisse de sécurité sociale vous informe que les soins nécessités par votre état de santé ne seront plus pris en charge par notre caisse. En conséquence vous voudrez bien vous acquitter du cout de la radiothérapie de votre cancer du sein qui s’élève à 70000 euros.
Dans l’attente de votre règlement je vous prie, madame, etc. »

Voilà le courrier que votre grand-mère va trouver dans sa boite à  lettre si elle est belge. Ça fait froid dans le dos, n’est-ce pas ? Et vous vous dites : « Heureusement qu’en France on n’est pas comme ça ! Tous les soins pour tous les malades sont également pris en charge. Il n’est pas nécessaire de réunir des commissions pour se demander s’il est opportun de soigner celui-ci et pas celui-là. »
… Mais, j’en vois que se tapotent le menton d’un air dubitatif : « Regardez, disent-ils les frais de dépistage de certains cancer, qui ne sont plus pris en charge après un certain âge : ne s’agit-il pas, quoiqu’on en dise, d’éliminer des patients trop âgés pour qu’on investisse dans leur maintien en vie ? »
Peut-être que oui, ou bien que non : de toute façon l’idée que l’âge joue un rôle dans cette décision reste virulente : en France, plus encore que la liberté, c’est la sécurité qui est le critère premier de la justice sociale. Que tous aient les mêmes droits aux soins, voilà ce qui nous importe le plus. Au point que nous ne comprenons absolument pas les débats enflammés aux Etats-Unis à propos de l’« Obamacare ».

Mais que disent aujourd’hui les commerçants des Champs-Elysées ? Qu’eux aussi ont droit à la sécurité, mais que l’Etat ne parait pas en état de leur fournir une telle garantie.

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