mercredi 17 septembre 2025

Macron, Louis XV : même combat – Chronique du 18 septembre

Bonjour-bonjour

 

Un peu d’histoire de France : lorsque Louis XIV fut à l’agonie, il fit venir près lui le futur Louis XV encore enfant (il a 5 ans) et lui fit cet aveu : l’amour de la guerre a été pour lui une faute dont il lui faudrait se prémunir. Et pour cause : Louis XIV mourait en laissant à son successeur une dette de 600 millions de livres, coût des guerres incessantes menées par la France – l’État était au bord de la faillite. (Lu ici)

L’intérêt du sujet est de comprendre comment la France s’est désendettée et quel prix il y eut à payer pour cela – car peut-être pourrait-on en tirer des conclusions utiles encore au jourd’hui ?

Vous trouverez ici le texte intégral d’un article fort bien documenté intitulé « La dette en France de 1715 à 1726 ». Je ne peux détailler ici toutes les procédures mises en œuvre pour résorber cette dette dont la France de l’époque ne parvenait pas à soutenir le remboursement. Rappelons seulement que l’une des mauvaises idées mises en œuvre fut le système de Law qui consistait à manipuler la monnaie tout en créant une banque d’émission ce qui revenait à privatiser la dette. De manipulation en manipulation, la spéculation s’empara du système de Law et entraina sa banqueroute.

- Finalement l’auteur de l’article conclut ainsi : « la monarchie française gagna la capacité de s’endetter plus efficacement sans celle d’augmenter les impôts de façon permanente pour faire face à ses engagements. »

Deux constats que nous faisons aujourd’hui à l’identique :

- Oui, la France trouve à alimenter ses emprunts sur le Marché sans aucune difficulté

- Le défaut de ressources vient toujours d’une insuffisance des impôts. 

Macron, Louis XV : même combat.

mardi 16 septembre 2025

Kick-boxing-flic – Chronique du 17 septembre

Bonjour-bonjour

 

Pauvres policiers ! Tourcoing, Reims : même lorsque leur uniforme est au placard, ils ne sont plus à l’abri.

« Violence extrême contre les policier », « lynchage » : « On ne fait plus peur, on est devenu des cibles » - voici les propos relevés dans la presse au sujet des policiers lynchés par des voyous. Et ce n’est pas nouveau : rappelez-vous du temps des Gilets-Jaunes de ce manifestant boxant un policier pourtant équipé pour résister :

 


Et alors ? Voir des voyous brutaliser des policiers, est-ce nouveau ? On sait bien pourtant qu’en troupe, les CRS sont capables de défaire brutalement des manifestants, au point que ce sont eux qui viennent se plaindre des brutalités policières.

Je suppose que l’envie d’aplatir le nez des crapules qui leur coupent la route ne manque pas à nos policiers. Et pourtant : à Reims, samedi dernier, il y a avait 7 policiers et en face d’eux une dizaine de fripouilles qui n’avait ni barre de fer ni coups de poing américains. Comment se fait-il que pas un d’entre eux ne se soit retrouvé à l’hôpital où il n’y aurait plus eu qu’à le cueillir ?

Conclusion : nos policiers sont trop tendres et inexpérimentés pour faire ce métier. Il faut les former aux sports de self-défense, aux arts martiaux comme le taekwondo, ou même plus simplement au karaté.

Quand 10 voyous pleins de bière viendront en vociférant poing levé, s’il y a devant eux 7 policiers qui savent faire ça :


 

… alors, moi je dis : ce n’est pas eux qu’on va retrouver à l’hôpital.

lundi 15 septembre 2025

Des nouvelles du Président du MEDEF – Chronique du 16 septembre

Bonjour-bonjour

 

Patrick Martin, Président de l’organisation patronale va bien. Certes il déplore les menaces d’imposition des entreprises, mais qu’en est-il vraiment ? 

Pour le savoir, nous avons voulu tester son sourire en le comparant à celui de l’animal le plus proche du patron des patron : le requin.

Pas de doute : ça matche. Voyez plutôt :

 

 

Si je me permets une telle comparaison, c’est parce qu’il apparait de plus en plus que notre époque va sélectionner prioritairement des hommes et des femmes capables de jouer de leur force pour s’imposer au premières places de la société. Finies les personnalités pacifiques, celles qui règlent les conflits par des concessions mutuelles. Place aux requins qui avalent d’abord et qui rejettent après ce qui ne leur convient pas.

Et chez nos gouvernants ?

Hélas ! Notre nouveau 1er Ministre semble avoir des soucis avec ses grosses molaires du fond de la bouche.

 

 

Problème de dent… de sagesse ?

dimanche 14 septembre 2025

Vroum-vroum quand même – Chronique du 15 septembre

Bonjour-bonjour

 

Un chroniqueur est quelqu’un que s’efforce de coller à l’actualité, voire même qui cherche à deviner parmi les info du matin, celles qui sont les prémices des évènements qui seront reconnus comme majeurs demain.

Pourtant il arrive aussi que certaines informations apportent une lueur vacillante, reflet d’un passé qu’on croyait révolu, mais dont on va s’efforcer de conserver le témoignage.

- Ainsi de la voiture dont on sait aujourd’hui qu’il faut la dire « thermique » pour la distinguer de « l’électrique » - de même que la photo-pellicule est « argentique » et non numérique.

C’est ainsi qu’on recueille le témoignage de vieux qui ont conduit, comme moi, des voitures aujourd’hui classées comme véhicule de collection – comme cette Dauphine fabriquée en 1960 par Renault

 


- Cet article évoque un homme aujourd’hui âgé de 92 ans et qui conserve dans son garage une impressionnante collection de voitures de cette lointaine époque.

 

Je voudrais dire que la nostalgie d’une jeunesse envolée ne suffit pas à épuiser le sens de ce genre de collection. Écoutez plutôt ce qu’on dit de cet homme : « De nombreux détails, tels que le bruit du moteur et l'odeur de l'essence, le transportent à une époque où conduire signifiait liberté et aventure. » (art. cité)

Deux remarques :

            - D’abord on note que le progrès en matière automobile est marqué par la disparition des odeurs et du bruit. Nos voitures sont à présent inodores et silencieuses, ce qui soit dit en passant, est un vrai problème pour les super-cars de sport, tels que Ferrari ou Lamborghini dont le rugissement caverneux a disparu au profit d’un bruissement à peine audible.

            - Nos voitures ne sont plus aujourd’hui cet instrument de liberté et d’évasion. Les amateurs d’aventure s’imaginent plutôt partant à vélo les sacoches bourrées de matériel de camping.

Autrefois les jeunes aventuriers partaient à bride abattue sur des destriers fougueux. Il y a un siècle c’était à bord de voitures pétaradantes et fumantes. Et aujourd’hui ?


samedi 13 septembre 2025

« Liberté – Égalité – Réalité » – Chronique du 14 septembre

Bonjour-bonjour

 

Courrier International nous rapporte ici un condensé des réactions de la presse internationale suite à la crise de la dette publique en France – crise assortie du départ de François Bayrou, 1er ministre.

- Article présenté avec une question : la France est-elle « le pays de l’irresponsabilité collective ? »

- Question développée ainsi : en matière de dépenses publiques, les Français sont-ils une « bande d’irresponsables joueurs ? » Ou font-ils preuve d’une résistance saine contre le dogme de l’austérité ? 

Les avis divergent mais je retiens le ton général : « Il y a dans le pays “une forme d’abandon de soi”. “Si la faillite financière n’est pas encore là, ce n’est pas le cas de la faillite morale. […] Mieux vaut la crise de l’État que les économies, la révolte plutôt que les réformes. »

Vu de l’étranger, la crise de la dette publique française aboutit à une crise politique, et le choix du budget n’est en réalité pas autre chose qu’un choix de société – d’où la violence des réactions politiques au vote du budget. 

Depuis 1789 la France montre la voie de la liberté et de la dignité morale au monde entier, et elle prétend continuer à le faire indépendamment du déni de réalité que cela suppose. Enrichir les pauvres sans prendre aux riches, voilà la nouvelle forme de ce credo.

Mais les marchés sont là, qui veillent. Et pour eux la crise française est perçue sur fond de la nouvelle donne internationale, qui demande aux pays européens de fournir un effort, considérable pour se réarmer, tout en perdant des parts de marchés à l’international. Dans ce cadre, la France ne pourrait s’en tirer qu’avec le soutien de l’Europe qui devrait émettre de la dette sous forme de titres de créance européens. Autrement dit, le problème n’est même plus de savoir si nous allons résorber notre dette souveraine, mais à qui nous allons continuer à devoir de l’argent.

- Mais qu’est-ce que ça change ? Voyez ce qu’est devenu le français, ce fier libérateur de l’Humanité :




vendredi 12 septembre 2025

La guerre des drones : le triomphe du low-cost – Chronique du 13 septembre

 Bonjour-bonjour

 

L’économie s’infiltre partout pour conditionner et rediriger les choix effectués dans les domaines qui devraient à priori lui échapper, tel que la politique et le militaire.

C’est ce domaine précisément qui est touché par la guerre en Ukraine et le développement des drones de combat. La Russie montre chaque jour combien le développement intensif de l’industrie de production des drones est capital. Même les armements sophistiqués des américains, tel que le système de missiles anti-missiles constituant le « dôme de fer » israélien, sont mis en difficulté par le fait que l’ennemi puisse envoyer une nuée de drones capables d’épuiser le système de défense. Et cela parce que ces drones sont produits à bas coût par des usines de faible technologie. N’a-t-on pas évoqué des drones fabriqué par des particuliers dans leur garage ? 

Le site du Ministère des armées le dit : « Un élément important à prendre en compte est le coût de fabrication des mini drones en plus de leur efficacité :  entre 500 et 3 000 euros pièce », ce qui est admirable si l’on prend en compte leur capacité de destruction. « Ce sont des drones qui s'apparentent à des missiles de croisière low-cost » précise le même article. Ajoutons que la nuée de drones peut aussi cacher le missile de croisière qui va échapper ainsi au système anti-missile.

- Pour résumer, à leur faible coût il faut ajouter leur capacité sur le terrain - et aussi le coût des munitions nécessaires pour le détruire. Si vous utilisez des missiles anti-aériens à plusieurs centaines de milliers d’euros pour abattre un drone qui a couté 500 € vous voyez que cette guerre "asymétrique" n’est pas soutenable.


C’est le triomphe du low-cost et de la low-tech sur le terrain des opérations militaires – qui peut être déterminant.

Voilà qui devrait conduire à réévaluer la notion de progrès technique en intégrant des critères qui sont ceux de la ménagère





jeudi 11 septembre 2025

C’est Nicolas qui paye – Chronique du 12 septembre.

Bonjour-bonjour

 

Consommation du cannabis, de l’alcool et du tabac : en baisse.

Chiffres du chômage ; en baisse également.

Tout va bien.

 

… Tout cela est vrai, sauf la dernière proposition. Non, tout ne va pas bien, ça va mal, ça va très mal même, si l’on en croit les commentaires unanimes concernant la France. D’où le succès de l’expression “C’est Nicolas qui paye” « qui fait florès sur les réseaux et qui est reprise par les politiques les plus à droite. « Nicolas », c’est le nouvel archétype de la “vache à lait”, face à la fiscalité. » Lire ici

o-o-o

Pour évaluer l’influence de la réalité sur l’opinion publique, il faudrait faire comme en météorologie la distinction entre les chiffres réels et les chiffres ressentis. Quand la situation est plutôt bonne il se peut qu’elle soit ressentie comme allant mal – avec pour conséquence que les chiffres de la consommation des ménages sont en baisse et la collecte des livrets d’épargne en hausse.

Du coup, avec le moteur de la consommation en panne, la situation économique ne va pas si bien : il y a des opinions auto-réalisatrices.

 

Reste à s’interroger sur l’origine de ce pessimisme : pourquoi, même quand ça va, les français grognent-ils en disant que leurs dirigeants sont des fieffés nullards incapables de diriger le pays ? Si on ne peut répondre à cette question, on peut du moins prendre le préjugé mis en cause comme source du pessimisme français : les politiciens sont des incapables quoiqu’il en soit mais malgré tout on attend tout d’eux « tout », du moins dans le domaine des services publiques, et aussi de la fiscalité, des salaires, etc.

 

Tout se passe comme si la contestation du pouvoir, née en 1789, ne s’était jamais éteinte.

Comme si on avait oublié de mettre un terme à la Révolution. Comme si le malheureux peuple continuait à enrichir les élites à ses dépens.



En 1789 : la noblesse, le clergé et le tiers état

mercredi 10 septembre 2025

Est-ce qu’on va y arriver ? – Chronique du 11 septembre

 

- Ohé ! Capitain’

- Qu’est-ce qu’il y a matelot ?

- Il y a que je suis à la barre depuis quatre jours

- Et alors ?

- Ben, le 1er jour on allait cap à l’est ; le 2ème, cap au sud ; le 3ème cap à l’ouest ; et maintenant cap au nord.

- Quel est ton problème, matelot ?

- Vous voyez pas qu’on tourne en carré – ou plutôt en rond ? Qu’est-ce qu’elles vous disent vos cartes ?

- Les cartes elles ne disent rien parce qu’elles ont été changées juste avant le départ et que je n’ai pas eu le temps de les consulter.

- Dites-moi pas, Capitain’, qu’on est perdu ?

- Non, matelot ; j’ai mis un homme en vigie, il va nous dire quand on va aborder une terre.

…..

6 jours plus tard.

- Terre ! Terre ! Capitain’

- Ohé, la Vigie : tu vois quelque chose ?

- Je vois une terre, Capitain’, comme une ile avec un cocotier au milieu.

 


- Tu vois, matelot, il ne servait à rien de s’énerver : on va y arriver.

- Oui Capitain’, mais qu’est-ce qu’on va faire sur une ile déserte ?

- Pas d’impatience, matelot. D’abord trouver la terre, et après négocier pour savoir comment on va s’y installer.

- Négocier avec qui, Capitain’ ?

mardi 9 septembre 2025

10/09 : Dies irae – Chronique du 10 septembre

Bonjour-bonjour

 

« Bloquons tout ! » : tel est le mot d’ordre entendu ce matin. 

Mais de quoi s’agit-il ? D’une colère récupérée et réorchestrée ? D’un appel à la grève générale ? D’un mot d’ordre de sabotage, comme de bloquer les raffineries de pétrole ? Ou de mettre des voitures en travers des accès aux autoroutes ?

--> Si ce n’était « que » cela, je ne me mêlerais pas d’en parler. Ce mot d’ordre est parfois expliqué ainsi : « le 10 septembre, ne faites rien. Ne travaillez pas ; ne produisez rien. Arrêtez aussi de consommer, boycottez les cartes bancaires. Bref : bloquez les flux de circulation du capitalisme » (Lire ici)

Ce mouvement est donc plus fondamental que celui de la grève, fut-elle générale. Car il ne s’agit pas seulement de s’en prendre au profit capitaliste. Il ne s’agit pas non plus d’un sabotage anarchisant portant atteinte à la vie de chacun. Il s’agit de s’en prendre spécifiquement à tout ce qui rend possible le système capitalistes, non seulement comme organisation de la production, mais aussi de la circulation des richesses. Vous pouvez continuer à arroser vos salades et à en faire cadeau à vos voisins. Mais ne vous mêlez pas d’aller les vendre sur le marché.

Le 10 septembre c’est un nouveau genre de lutte révolutionnaire pour abattre la classe dominante qui s’engage.

 


Encore un truc imaginé pour la joie des boomers mélancoliques qui regrettent mai-68

lundi 8 septembre 2025

Beaucoup de bruit pour pas grand-chose – Chronique du 9 septembre

Bonjour-bonjour

 

BOUM ! Ça y est : le gouvernement est tombé -  mais le bruit n’a pas été assourdissant. C’est vrai qu’en perdant le gouvernement Bayrou on n’a pas l’impression d’avoir perdu grand-chose, juste un peu de la confiance qu’on avait encore dans notre système politique.

Car, durant ses 9 mois de fonctionnement, ce gouvernement a-t-il mené à bien des réformes profondes, capables de prendre en charge les dysfonctionnements de nos ministères ? La dette publique a-t-elle été maitrisée ? En le régime fiscal a-t-il été modifié autrement qu’à coups de rabots ?

La question du jour est : que diront les volailles fiscales quand les gens de Bercy viendront les plumer ?


 

Il est vrai que beaucoup de citoyens n’ont pas encore compris comment fonctionne notre démocratie. Ils disent :

- Messieurs, la dette c’est vous qui l’avez faite, alors c’est à vous de payer.

Et que répond-t-on à Matignon ?

- Citoyens, citoyennes, la dette, c’est vous qui l’avez consommée. C’est à vous de la rembourser.

dimanche 7 septembre 2025

En écologie la vertu n’est vraiment pas récompensée – Chronique du 8 septembre

Bonjour-bonjour

 

En écologie les vertus qu’on nous rabâche depuis des années doivent être remplacées par leur contraire : la vérité, c’est que nous avons trop d’électricité car le problème n’est pas de la produire mais de la vendre !

 


Je sais bien que la gigantesque panne de courant en Espagne lors du mois d’avril semble plaider le contraire : pour ne pas avoir pu répondre à un pic ce consommation tout le système s’est écroulé. Mais ce n’est là qu’un épiphénomène, lié à une mauvaise anticipation des besoins. La vérité c’est que plus globalement « le problème énergétique principal de la France n'est pas le manque d'offre mais la faible demande. Il est donc essentiel d'adapter la fiscalité pour absorber les excédents de production » selon l'entrepreneur Alexandre Stachtchenko (lu ici)

--> Nous consommons trop peu d’électricité et de surcroit cette consommation reste incapable de s’adapter à la variabilité de la production manquant totalement de flexibilité. Vous ne me croyez pas ? Alors lisez ceci : « RTE et la CRE soulignent que la faiblesse de la consommation et le déficit de flexibilités sont devenus des points clés du système.

Dans le même temps, notre production a atteint 539 TWh et nous exportons déjà autant que possible. La demande est insuffisante pour valoriser tout notre potentiel : c'est une perte économique pour la collectivité qui risque d'empirer. » Saisissant ! Mais attendez : ce n’est pas fini : « Si la production continue d'augmenter sans que la demande ne suive, les coûts fixes se répartiront sur moins de MWh et les prix moyens monteront, ce qui dissuadera encore la demande : c'est le serpent qui se mord la queue. » Moins je consomme et plus c’est cher : la vertu n’est vraiment pas récompensée.

Hélas ! Le pire est à venir. Car comment absorber ces quantités pharaoniques d’énergie produite par nos centrales ? Alors qu’on nous attriste avec la consommation d’énergie nécessaire pour les applications numériques, IA et Big data – gourmandises vicieuses – c’est du côté du Bitcoin et de ses machines à vérifier les cours (le « minage de cryptomonnaie ») qu’on va trouver les besoins gigantesques d’énergie associé à la capacité à suivre la fluctuation de la production.

Voilà le message que nous recevons : « Développez vos besoins numériques pour consommer d’avantage d’énergie – sans quoi vous allez la payer votre électricité de plus en plus cher. »

Dans quel monde vivons-nous ?

samedi 6 septembre 2025

L’ennui de Don Juan – Chronique du 7 septembre

Bonjour-bonjour

 

Les français s’ennuient. Et cela se voit là où ça ne devrait jamais apparaitre : au lit, quand se retrouve le couple. 

--> À l'occasion de la Journée Mondiale de la Santé Sexuelle du 4 septembre, l'Ifop a réalisé une enquête auprès de 1 300 Français(es). Il s’agit d’une étude destinée à faire le point sur leur moral quant à leur vie affective et sexuelle : « La proportion de femmes avouant s'ennuyer lors de leurs ébats a explosé, passant de 36% en 1996 à 56% en 2025, soit plus d'une sur deux désormais et 26% trouvent leur sexualité "routinière". De manière générale, les femmes jeunes (moins de 45 ans) souffrent plus de cet ennui que les plus âgées. »  –  on se doute que le ressenti des hommes est à peu près le même. 

On voudrait croire à une perte de libido, et à sa conséquence : la frustration sexuelle. Les un(e)s n’ont plus envie, tandis que les autres sentent que leur désir n’est plus pris en compte. D’une manière comme d’une autre, c’est au lit que le problème prendrait naissance. Il suffirait d’éviter les rapports trop "plan-plan" : 36% des personnes en couple reconnaissent ne pas faire suffisamment d'efforts pour pimenter leur intimité, un chiffre deux fois plus élevé qu'il y a trente ans (17% en 1997). (art. cité)

Les couples ne cherchent plus à innover et la monotonie gagne du terrain de plus en plus tôt : des efforts pour « libertiner » la sexualité devraient être faits.


 


Mais c’est justement là qu’est l’erreur : c’est en amont que le problème se pose. 

« le manque de plaisir ne se résout pas seulement par des positions nouvelles, mais par la qualité du lien. Plus le couple cultive des moments agréables et complices au quotidien, plus l'intimité redevient vivante. Le désir naît d'abord de l'attention portée à l'autre, pas seulement de ce qui se passe dans la chambre. » (art. cité)

- Ici, que dit le philosophe ? Qu’il n’est ni psychiatre ni sexologue et que sa spécialité laisse la libido aux spécialistes ? En réalité, si Freud a intéressé les philosophes, c’est parce qu’il a révélé toute une part de la vie humaine qui avait jusque-là été écartée de leurs analyses. La sexualité n’est pas un îlot séparé du continent de l’âme dont la présence ne jouerait aucun rôle dans la vie des êtres humains. - Eh bien, voilà, que cette étude sur l’ennui nous invite à faire le voyage sexualité-vie humaine dans le sens inverse : non seulement mes pensées sont influencées par ma sexualité, mais réciproquement celle-ci subit les malheurs qui affectent celle-là. Supposez que vous ayez usé les liens qui vous unissaient à votre compagne/compagnon. Comment voulez-vous avoir quelque complicité avec lui/elle ? Et comment avoir de plus fortes émotions sexuelles – dans la mesure où celles-ci demandent d’inventer à deux une aventure amoureuse nouvelle ? Les liens quotidiens ayant usé la révélation de la nouveauté, en inventer d’autres est devenu trop fatiguant - mieux vaut en chercher de nouveaux ailleurs. Mais ce palliatif ne durera pas : Don Juan est un perpétuel insatisfait.

Et si « approfondir le lien », cela signifiait savoir trouver de nouvelles sensations dans de nouvelles situations ? Si on prenait désormais son pied en écoutant ensemble ce diable de don Juan susurrant « La cidarem la mano » ? (par exemple ici)

vendredi 5 septembre 2025

Chou-Cachou-Cachou/Lajaunie-Lajaunie/Han-Han … - Chronique du 6 septembre

Bonjour-bonjour

 

Un Internaute toulousain attristé par la fin d’une saga sucrée commencée en 1880, venait de lancer une pétition intitulée « Sauvons les Cachous Lajaunie, trésor de notre patrimoine toulousain ». Voir l’info-vidéo ici.

- Pour les vieux boomers, la Cachou Lajaunie c’est un petit grain de réglisse, mais c’est surtout une petite boite jaune qu’on secouait pour obtenir que ces petits carrés noirs sortent de leur boite. Et c’est aussi l’une des publicités des années 80 les plus réjouissantes :



 Vidéo à retrouver ici

… Où l’on voit une splendide femme secouer les jumeaux qui apparaissent dans son décolleté comme s’il s’agissait de boites de cachou.

L’idée était riche de sens aussi bien pour les hommes (en leur donnant un fantasme à éveiller lors de l’usage de la petite boite jaune) que pour les femmes (qui devinent quel puissant levier sur l’imaginaire masculin est disponible dans leur décolleté). Et puis c’était l’époque de la Mère Denis, qui était propice à la fétichisation de spots publicitaires.

... Mais c'est aussi le moment de la nostalgie : 

- Ainsi les Cachous sont allés rejoindre d’autres icones de ma jeunesse, objets ou marques commerciales qui faisaient partie du monde, comme ces vélos-Solex qui sillonnaient les petites routes de campagne, 

 

 

ou ces tubes de secottine (La colle qui « Colle même le fer »)

 

 

 

Rien de ce qui est humain n’est éternel. Pas même ce qui avait donné à notre mémoire une expérience de la perpétuité.

jeudi 4 septembre 2025

Faut-il faire payer les riches ? – Chronique du 5 septembre

Bonjour-bonjour

 

Écoutez cette fable de La Fontaine :

L'avarice perd tout en voulant tout gagner. / Je ne veux, pour le témoigner, / Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable, / Pondait tous les jours un œuf d'or. / Il crut que dans son corps elle avait un trésor. / Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable / A celles dont les œufs ne lui rapportaient rien, / S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien. / Belle leçon pour les gens chiches : / Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus / Qui du soir au matin sont pauvres devenus / Pour vouloir trop tôt être riches ?

Jean de La Fontaine – La Poule aux œufs d’or

 

Cette fable est fréquemment évoquée de nos jours pour critiquer le slogan d’une certaine partie de la classe politique : il faut faire payer les riches. Ainsi de la taxe Zucman, proposée comme seule solution au déficit français. Faute de pouvoir produire les richesses qui nous manquent, nous pourrions les prélever là où elles existent – à savoir chez les riches.

Les économistes sont perplexes : certes, taxer les grandes fortune ne leur ferait pas grand mal, sauf que leurs détenteurs pourraient avoir envie de placer leur argent là où nulle taxe ne les menace, laissant leurs spoliateurs dans la situation de l’avare de la fable, avec un coffre-fort vide.

 


Soyons plus précis dans l’analyse de la fable : l’erreur dont La Fontaine veut nous préserver est l’hubris qui consiste à vouloir s’emparer de la fortune déjà constituée au lieu d’attendre qu’elle se fasse « naturellement » – Traduisons : par l’épargne et l’investissement productif.

 

Plus concrètement, si la Poule aux œufs d’or n’obéit pas à notre impatience, c’est parce qu’on ne peut programmer une machine à produire de la richesse selon notre volonté – il faut y mettre de la patience, ce qui impose l’effort de subir une vie de pauvre. 

Car c’est là la leçon de la fable : « Pauvres, acceptez votre sort avec patience dès lors que vous disposez de cette Poule miraculeuse qui vous assure de sortir de cette condition avec le temps. Les coffres-forts que vous croyez pleins sont en réalité vides et ils le resteront tant que vous voudrez les voir remplis instantanément. »


- D’où une double leçon :

- Il y a chez La Fontaine un mystère de la richesse : produite selon des lois qui ne ressemblent pas aux notre, ainsi qu'on le voit avec l’histoire du Laboureur et de ses enfants, nous devons accepter de leur obéir avec stoïcisme sous peine de tout voir rater.

- Mais ce n’est pas tout. Selon La Fontaine il y a une trajectoire qui va de la pauvreté à la richesse – d’où la patience prônée : la richesse vient à point à qui sait l’attendre.

--> C’est exactement ça qui est réfuté aujourd’hui. Pour devenir riche, il faut l’être déjà un peu - sinon comment investir ? Si les enfants du laboureur sont devenus riches, c’est parce qu’ils étaient quand même un peu des héritiers.

mercredi 3 septembre 2025

Le droit de pécho au boulot – Chronique du 4 septembre

Bonjour-bonjour

 

En lisant ce titre, vous avez deviné que je veux parler de la mésaventure vécue par le Directeur général de Nestlé, licencié pour, je cite : « avoir eu une relation amoureuse non déclarée avec une subordonnée directe »

Autrement dit, et contrairement aux commentaires erronés qu’on entend un peu partout, il ne s’agit pas simplement d’un licenciement pour relation amoureuse dans le sein de l’entreprise, mais principalement pour en avoir eu une de façon clandestine.

Et c’est là qu’est la surprise. Car on a parfaitement le droit chez Nestlé d’aimer qui on veut, même sa DRH, même son bras droit. On peut aussi choisir le mode de relation préféré : un diner romantique pendant un séminaire sur la côte adriatique ou une petite gâterie sous le bureau pendant la pose de 10 heures. 

 


La seule chose qui soit impératif est d’en faire la déclaration explicite « J’ai une relation amoureuse avec ma secrétaire, Madame X*** ». 

 

Et c’est tout de même perturbant. 

- Déjà parce que la vie privée ne doit pas se confondre avec la vie publique dont le monde du travail fait partie. Par cette déclaration je suis en effet obligé de rendre publique une relation qui devrait rester strictement confidentielle. Supposez un homme marié dont l’épouse occupe une place importante dans l’organigramme de l’entreprise où il travaille également ; vous imaginez facilement que cette obligation de transparence peut faire des dégâts.

- Et puis aussi parce que la firme Nestlé s’arroge un droit de regard sur la vie intime de ses employés. L’amour relève non seulement de la sphère privée, mais encore de l’intime. En révélant ma relation avec une personne – qu’elle soit de l’entreprise ou non, finalement peu importe – je révèle quelque chose qui doit rester cachée au plus profond de moi-même, enfouie dans cette part de moi à laquelle personne, à part celle que j’aime, n’a accès.

- Enfin, la question essentielle : pourquoi l’entreprise veut-elle s’imposer dans la relation amoureuse entre ses employés ? Veut-elle « tenir la chandelle » ? S’agit-il d’indiscrétion, de voyeurisme ? Craint-elle que l’amour ne pousse ces gens à trahir sur l’oreiller un secret professionnel ? Mais alors c’est l’amour avec un concurrent et non avec un collègue qui serait à redouter.

Bref : tout ça c’est bien glauque.

mardi 2 septembre 2025

Police ! Lâchez votre arme ! – Chronique du 3 septembre

Bonjour-bonjour

 

Comme vous le savez je suis adepte du « pas-de-côté » qui permet de surprendre le surgissement d’un fait lors d’un évènement présenté pour d’autres raisons.

Ainsi de ce forcené qui a blessé avec un couteau des passants à Marseille avant d’être « neutralisé » (= abattu) par la police fait pour lequel elle a été chaudement félicité par le Ministre de l’intérieur.

Le récit de l’évènement pourra être lu un peu partout (par exemple ici) mais ce que je retiens c’est la conclusion. Suite à sa déambulation mortifère du forcené le procureur nous informe : « une patrouille de police est intervenue, lui demandant de jeter ses armes. Il n'obtempère pas et ils vont faire usage de leurs armes et le neutraliser ». Déjà, ça nous donne une idée de ce qui se passe lorsqu’un individu refuse d’obtempérer à une injonction de se soumettre à la police : on tire dessus.

Mais surtout on voit que ces tirs de soumission ne sont pas des tirs destinés simplement à immobiliser un suspect – mais à le tuer, c’est du moins ce qui s’est passé ici. Est-ce un accident ? Pas tout à fait : si j’en crois les cibles d’entrainement destinées à la police, le maximum de points à gagner se situent dans la poitrine (= 10 points) mais aussi entre les deux yeux (= 10 points également)

Voyez plutôt :

 

 

Cible "Tir de police" en carton – Malfaiteur sur fond de foule

 

La cible invite donc le policier à s’entrainer à tuer son agresseur – le quel est opportunément représenté au milieu d’une foule qu’il met en danger et mettant en joue le policier avec un pistolet.

Soit – Mais je ne vois pas de cible pour lesquelles le maximum de point serait obtenu grâce à un tir d’immobilisation – par exemple dans les jambes. Ici même si on place une balle dans le haut du bras, on a zéro point.

Il y avait eu un débat sur ce fait il y a bien longtemps : on notait à l’époque que certaines polices européennes étaient justement entrainées à tirer sur des cibles en visant plutôt le bas du corps que le haut.

On sait pourtant que « tirer une balle dans le pied » ça empêche d’avancer.

lundi 1 septembre 2025

Bac : pourquoi l’épreuve anticipée de maths en 1ère est si importante – Chronique du 2 septembre

Bonjour-bonjour

 

On le signalait ici même hier : la « réforme-de-la réforme » du bac est arrivée et avec elle le souci des élèves et de leurs parents. Et ce n’est pas pour rien : il s’agit de l’instauration d’une épreuve anticipée de mathématiques, passée en fin de première conjointement avec l’épreuve de français. Les officines de soutien scolaire se frottent les mains : les inscriptions pour les maths explosent. (lire ici)

C’est que l’épreuve anticipée de mathématiques sera prise en compte dans Parcoursup de façon décisive. Et voici pourquoi : 

- d’abord le sérieux de la notation lors de l’épreuve anticipée qui met en jeu des profs étrangers à la classe de l'élève et une épreuve soumise à un barème national : les profs de la   classe, quant à eux et « sous la pression des parents ou de leur hiérarchie » (article cité), ont en effet tendance à se montrer plus généreux que d'autres dans leur notation.

- Dans les devoirs faits durant le cours de l’année y a les soupçons de triche, de plus en plus important depuis l'arrivée de l'IA dans le quotidien des élèves. Au final, le contrôle continu sera douteux et seules les épreuves d’examen seront prises au sérieux.

- Et puis les mathématiques sont jugées plus objectives que celles de français (l’autre épreuve anticipée) : « Contrairement à une dissertation de français, un exercice de mathématiques est juste ou faux. Il n'y a pas de place à l'à-peu-près ou au subjectif. Ça en fait un élément de comparaison extrêmement précieux. » (Article cité)

 

C’est ce critère qui fait sursauter l’ancien prof de philo que je suis. Les disciplines enseignées au lycée ne le sont pas en fonction de la sélection qu’elles permettent d’exercer, mais de la formation de l’esprit qu'elles favorisent. 

C’est par ailleurs extrêmement réducteur : c'est une banalité de considérer les mathématiques non pas pour les opérations qu’elles permettent mais pour la facilité de sélectionner grâce à elles des candidats à des examens.

C’est aussi une banalité de s’en désoler.