Bonjour-bonjour
Le crise du logement est endémique en France avec des conséquences parfois surprenantes.
Ainsi de ces couples séparés mais contraints de vivre ensemble à cause de la crise du logement. Sachant que la cohabitation peut aller du canapé dans le salon jusqu’au partage … du même lit. (Lire ici)
On ne manquera pas de relever que cette situation constitue une limite : car, et c’est peut-être là le plus significatif, l’arrêt des relations sexuelles apparait comme la marque distinctive de la rupture matrimoniale.
En effet, lorsqu’un homme et une femme ne forment plus un couple, ils peuvent continuer a avoir des relations tout à fait amicales, surtout s’ils ont des enfants – sauf qu’ils n’ont plus de rapports sexuels. Lisez plutôt : « C’est une vie de famille : on a les mêmes habitudes, nos moments de joie, on part en vacances tous les quatre. On n’a juste pas de rapports sexuels » (raconte Maéva qui passe ses nuits sur le canapé du salon - Art. cité)
La sexualité est donc le passage obligé des relations de couple et la survivance tenace de l’idée que le devoir conjugal se résume à cela en est la preuve.
Occasion de réfléchir à l’importance de ces rapports dits « intimes » : on pense que la diffusion des procédés contraceptifs a changé la donne : la procréation était jusque-là toujours liée à l’acte sexuel, au point que Freud lui-même n’hésitait pas à définir la perversion comme le fait d’avoir des rapports sexuels ne débouchant pas sur l’éventualité de la procréation (1).
Mais est-ce que ça change vraiment quelque chose aux relations entre un homme et une femme engagés dans une relation de couple ? Ma génération avait inventé « l’Union libre » et aujourd’hui on se vante de pratiquer le « polyamour » : s’il est vrai qu’on définit la rupture par le fait de ne plus avoir de sexualité commune, alors on se dit que ces pratiques, bien que consenties, ne peuvent pas vraiment porter la marque d’une nouvelle conception de la vie à deux.
Certains pensent que c’est là un fait de civilisation, et qu’on pourrait tout aussi bien dire que la fidélité matrimoniale consiste non à copuler toujours avec la même personne mais à consommer exclusivement la cuisine qu’elle mitonne.
En effet ; seulement ce n’est pas comme cela que les choses se passent.
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(1) Perversion : « Déviation par rapport à l'acte sexuel “normal”, défini comme coït visant à obtenir l'orgasme par pénétration génitale, avec une personne du sexe opposé » (Laplanche, Pontalis, 1978, p. 307).

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