lundi 10 novembre 2025

Duel à la baïonnette – Chronique du 11novembre

Bonjour-bonjour

 

Regardez ce vitrail :

 


C’est dans l’église de Saint-Michel-Chef-Chef (Loire atlantique) qu’on peut le trouver.

Et qu’y voit-on ? Un affrontement entre soldats français (en bleu) et soldats allemands (en vert) : combat au cours du quel un français menace de sa baïonnette un allemand alors qu’il est lui-même visé par un autre allemand. En bas du vitrail, une date : 1920.

- Voici donc la représentation de la guerre qui venait juste de se terminer : un duel entre un combattant français et un allemand. Alors que nous n’avons en tête que des images de tranchées, de soldats pris dans la boue et éventrés par la mitraille, la guerre pour ceux qui viennent de la subir est comme toutes les guerres, une rencontre d’homme à homme – quelque chose d’immuable au moins depuis l’Illiade.

- Dans l’histoire ces duels ont marqué l’imagination au point de vouloir faire réellement de toutes les batailles une somme d’affrontements individuels. Projet qui s’est brisé avec les armes de jet, tels que les arcs et les flèches qui ont décimé la chevalerie française durant la bataille d’Azincourt (1415). Pire encore : l’invention de l’arbalète qui perce les armures et permet à un homme de la piétaille de tuer les vaillants chevaliers : « Orlando furioso » le roman de chevalerie édité en 1532 se termine sur la destruction de cette arme considérée comme incompatible avec les combats guerriers inspirés des tournois.

- Voici l’occasion de réaliser combien la guerre est aujourd’hui dénaturée par les machines de mort manipulées à distance : on pense aux drones sans pilotes, mais notre glorieux canon « caesar » qui tue à 50 kms de distance ne vaut guère mieux.

Oui, quand il faut détruire l’ennemi, rien ne vaut la baïonnette.

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