jeudi 13 novembre 2025

Progrès technique : une dialectique sans issue ? – Chronique du 14 novembre

Bonjour-bonjour

 

Qu’est-ce qui alimente la croissance ? La « destruction créatrice » : telle est la réponse qui a valu à Philippe Aghion, Joel Mokyr et Peter Howitt leur prix Nobel d’économie. Et ne croyez pas qu’il s’agisse d’une boutade destinée à épater les ignorants que nous sommes : il s’agit d’une thèse bien connue de Schumpeter, qui affirme simplement que « l’innovation, parce qu’elle rend obsolètes les technologies, les biens, les équipements, les secteurs d’activité d’hier, crée tout en détruisant. » (Lire ici)

- La « destruction créatrice », ce concept fondamental forgé par Joseph Schumpeter en 1942 fait tressaillir le philosophe. Car il s’agit là d’une formule qui ressemble à la définition de la dialectique hégélienne. Il s’agit bien d’une forme d’évolution par la quelle une étape est remplacée par une autre au cours d’un processus de destruction alimenté par une contradiction interne ; et c’est ce processus qui constitue un progrès : on pense l’IA qui aujourd’hui facilite le fonctionnement des entreprises tout en mettant au chômage des millions de travailleurs.

- Progrès ? Qu’en disent donc les malheureux chômeurs jetés dehors par les prouesses de l’IA ?

Mais n’oublions pas que la dialectique comporte trois moments : après la thèse (= situation initiale : des travailleurs effectuent une tâche donné), voici l’antithèse (= situation nouvelle : la même tâche avec ces employés au chômage) ; et maintenant, place à la synthèse (= troisième situation : ces travailleurs gagnent un nouvel emploi créé par le progrès technique précédent.) 

 

- Toutefois, n’oublions pas que la dialectique est impliquée dans une trajectoire historique : telle est la dialectique historique de Hegel, qui va d’une origine vers une fin que constitue l’avènement de la liberté pour Hegel ou de la société sans classe pour Marx.

Et pour nous aujourd’hui ? 

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