Bonjour-bonjour
Ce matin toute une volée d’articles (entre autres celui-ci) sur la conscience des robots conversationnels. Déjà illustré par « Her », le film d’anticipation, où un homme tombe follement amoureux d’un assistant de son ordinateur, les « conversations » entretenues avec chatGPT et autres chabots ont fait croire à certains que derrière leur écran se cachait un être conscient comme vous et moi.
Là-dessus, Mustafa Suleyman, le PDG de Microsoft AI, met en garde contre cette idée : « Une limite infranchissable empêchera l’intelligence artificielle d’avoir une conscience ».
Et pourquoi ? « On parle d’IA faisant preuve de « lucidité » ou mobilisant un raisonnement similaire à celui d’un humain. Est-ce à dire que les IA sont bien sur le chemin de la conscience ? » Or les machines n’ont aucune expérience de la douleur – expérience qui constitue une séparation essentielle entre le vivant et l’artificiel.
D’où cette observation : « Pour distinguer fondamentalement la véritable conscience d’une simulation d’une expérience consciente, le patron de Microsoft AI a déclaré que « notre expérience physique de la douleur est quelque chose qui nous rend très tristes et nous fait nous sentir très mal, mais l’IA ne ressent pas de tristesse lorsqu’elle éprouve de la « douleur » ». (Article cité)
Le même poursuit : « C’est une distinction très, très importante. Il s’agit en réalité simplement de créer la perception, le récit apparent de l’expérience, de soi-même et de la conscience, mais ce n’est pas ce que l’on vit réellement. Techniquement, vous le savez, car nous pouvons voir ce que fait le modèle », a-t-il ajouté. Ce n’est qu’illusion et apparence, en somme. »
Oui, vous avez bien lu : « Ce n’est qu’illusion et apparence » : la conscience artificielle ne verra pas le jour, ni aujourd’hui, ni demain.
Le philosophe cartésien se frotte le menton en disant « Hum-hum ». Reprenant la formule osée en titre « Je compute, donc je suis », il s’énerve un peu.
- Car, qui donc a dit que le ressenti de la douleur était la condition de la conscience ? Descartes ? Bien sûr que non. C’est Nietzsche qui soutient que la conscience est un produit secondairement apparu lorsque l’être vivant et souffrant s’est réfugié dans la société où le besoin de communication était lié à l’urgence de la survie. Là, les machine ressentantes, si elles existaient pourraient devenir des consciences.
- Mais le philosophe cartésien – et Husserlien – l’assure : toute conscience est une conscience potentiellement réflexive, elle porte en elle-même implicitement l’expérience du « je » vivant ces sensations, et nul ressenti, que partagent d’ailleurs les animaux ne peut y mener.
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