Le tribunal de Sidney a reconnu Mgr Pell, 77 ans, coupable de
l’agression sexuelle dans les années 1990 de deux enfants de chœur, alors âgés
de 12 et 13 ans, dans la sacristie de la cathédrale de Melbourne.
Le cardinal, qui avait pris congé de ses fonctions au
Vatican pour se défendre, reste cependant sur le papier à la tête du
secrétariat pour l’économie du Saint-Siège. (Lire ici)
On n’en est certes plus à quelque scandale près dans les
révélations sur la pédophilie au Vatican (et dans l’Eglise en général également),
mais on doit avouer que la culpabilité du numéro 3 du Vatican est une
information qui laisse sans voix. Alors, certes Mgr Pell n’était pas titulaire
d’un tel poste en 1990, et qu'il était à cette époque un « jeune » prêtre de…48
ans. Ce n’est plus le même homme aujourd’hui, et si on refuse la prescription
aux pédophiles, ce n’est peut-être juste. Même si les victimes refusent de
pardonner, peut-être les coupables ont-ils disparus, remplacés par des hommes
complètement différents et innocents ?
Je reconnais en écrivant ces mots que ma position est
scandaleuse : dès lors que la victime souffre toujours, comment lui
refuser le droit de voir son bourreau jugé devant le tribunal ?
Et puis, je suis sans doute naïf : si Mgr Pell est
aujourd’hui très vieux, qu’est-ce qui me garanti qu’il n’a pas abusé de jeunes
gens depuis 1990 ? L’article cité précise que le prêtre devait
initialement être jugé pour une autre série de faits mais que l’accusation a
renoncé à poursuivre après cette condamnation : il y avait donc d’autres
victimes. Un pédophile, porté par l’assurance de l’impunité ne s’arrête sans
doute pas en si « bon » chemin.
D’ailleurs, si nous sommes à ce point scandalisés par la
stature de ce prélat, qui occupe la 3ème place au Vatican, c’est
bien parce qu’on suppose que cet homme a dû continuer ses pratiques criminelles
au cours de son ascension dans la hiérarchie vaticane, et qu’il a forcément
abusé sexuellement de jeunes séminaristes ou enfants de cœur dans l’exercice de
fonctions très importantes au Vatican. Et quand ce ne serait pas vrai, on est
bien forcé d’admettre que l’« omerta » dont l’Eglise a fait usage
durant de longues décennies, couvrant de son silence les crimes pédophiles, a
sans doute profité à Mgr Pell.
Oui, sans doute, au Vatican, « on » savait et
« on » n’a rien dit.
N.B. Pour plus de détails voir ici
N.B. Pour plus de détails voir ici
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