mardi 26 février 2019

AUSTRALIE : LE CARDINAL PELL, NUMÉRO TROIS DU VATICAN, RECONNU COUPABLE DE PÉDOPHILIE

Le tribunal de Sidney a reconnu Mgr Pell, 77 ans, coupable de l’agression sexuelle dans les années 1990 de deux enfants de chœur, alors âgés de 12 et 13 ans, dans la sacristie de la cathédrale de Melbourne.
Le cardinal, qui avait pris congé de ses fonctions au Vatican pour se défendre, reste cependant sur le papier à la tête du secrétariat pour l’économie du Saint-Siège. (Lire ici)

On n’en est certes plus à quelque scandale près dans les révélations sur la pédophilie au Vatican (et dans l’Eglise en général également), mais on doit avouer que la culpabilité du numéro 3 du Vatican est une information qui laisse sans voix. Alors, certes Mgr Pell n’était pas titulaire d’un tel poste en 1990, et qu'il était à cette époque un « jeune » prêtre de…48 ans. Ce n’est plus le même homme aujourd’hui, et si on refuse la prescription aux pédophiles, ce n’est peut-être juste. Même si les victimes refusent de pardonner, peut-être les coupables ont-ils disparus, remplacés par des hommes complètement différents et innocents ?
Je reconnais en écrivant ces mots que ma position est scandaleuse : dès lors que la victime souffre toujours, comment lui refuser le droit de voir son bourreau  jugé devant le tribunal ?
Et puis, je suis sans doute naïf : si Mgr Pell est aujourd’hui très vieux, qu’est-ce qui me garanti qu’il n’a pas abusé de jeunes gens depuis 1990 ? L’article cité précise que le prêtre devait initialement être jugé pour une autre série de faits mais que l’accusation a renoncé à poursuivre après cette condamnation : il y avait donc d’autres victimes. Un pédophile, porté par l’assurance de l’impunité ne s’arrête sans doute pas en si « bon » chemin.
D’ailleurs, si nous sommes à ce point scandalisés par la stature de ce prélat, qui occupe la 3ème place au Vatican, c’est bien parce qu’on suppose que cet homme a dû continuer ses pratiques criminelles au cours de son ascension dans la hiérarchie vaticane, et qu’il a forcément abusé sexuellement de jeunes séminaristes ou enfants de cœur dans l’exercice de fonctions très importantes au Vatican. Et quand ce ne serait pas vrai, on est bien forcé d’admettre que l’« omerta » dont l’Eglise a fait usage durant de longues décennies, couvrant de son silence les crimes pédophiles, a sans doute profité à Mgr Pell.

Oui, sans doute, au Vatican, « on » savait et « on » n’a rien dit.

N.B. Pour plus de détails voir ici

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