vendredi 1 février 2019

M. MACRON EXPLIQUE QUE LUI AUSSI POURRAIT ÊTRE GILET JAUNE

Dans des confidences faites à quelques rares journalistes, le président de la République est revenu sur le contexte actuel en France : « Si être gilet jaune, c'est vouloir moins de parlementaires et que le travail paie mieux, moi aussi je suis gilet jaune! » (Lu ici)
Oui, qui donc refuserait de prendre de telles revendications à son compte ? Quand le Président déclare, dans le même entretien, qu’il ne croit pas les sondages qui accordent 50% d’opinions favorables aux Gilets, on comprends qu’il veut dire : « 50% seulement ». Car devant un tel programme, alors c’est 100% qu’on attendrait.
– Quoique réduire le nombre de parlementaires ne soit pas forcément une bonne idée : quand on voit combien  les « Territoires » se plaignent de ne pas être suffisamment écoutés par le pouvoir, alors on se dit que ce n’est pas en réduisant le nombre de leurs représentants qu’on arrivera à les satisfaire (= combien de députés pour la Lozère ?)
Bref : pourquoi donc la crise actuelle est-elle si douloureuse pour le pouvoir – au  point que le Président se dise « scarifié » par les vingt premiers mois de sa présidence ?
Voici  la réponse : Emmanuel Macron déclare au cours de cet entretien regretter qu'au cours de la crise actuelle, la France ait parfois été partagée entre le "nihilisme" au nom duquel la parole d'un gilet jaune vaut celle d'un ministre ou d'un élu, et "l'autoritarisme", la tentation d'un pouvoir fort. On imaginait déjà combien il était humiliant d’être mis au niveau d’un simple citoyen quand on est un ministre ; mais précisons qu’il s’agit selon le Président d’un nihilisme : si la parole d’un ministre vaut celle d’un gilet jaune (supposé privé de bon sens par la colère ou une émotion du même gabarit) alors c’est que la parole n’a plus aucune valeur. Selon l’implication suivante :
- Si <a> (parole de gilet) vaut <b> (parole de ministre)
- Et si <a> ne vaut rien (puisque parole « émotionnelle » d’un gilet)
- Alors <b> ne vaut rien non plus.

On voit que ce syllogisme ne fonctionne qu’à condition d’admettre l’hypothèse de la majeure : ce que disent les gilets, c’est du pipi de chat.


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