Dans des confidences faites à quelques rares journalistes,
le président de la République est revenu sur le contexte actuel en
France : « Si être gilet jaune,
c'est vouloir moins de parlementaires et que le travail paie mieux, moi aussi
je suis gilet jaune! » (Lu ici)
Oui, qui donc refuserait de prendre de telles revendications
à son compte ? Quand le Président déclare, dans le même entretien, qu’il
ne croit pas les sondages qui accordent 50% d’opinions favorables aux Gilets,
on comprends qu’il veut dire : « 50% seulement ». Car devant un tel programme, alors c’est 100%
qu’on attendrait.
– Quoique réduire le nombre de parlementaires ne soit pas
forcément une bonne idée : quand on voit combien les « Territoires » se plaignent de
ne pas être suffisamment écoutés par le pouvoir, alors on se dit que ce n’est
pas en réduisant le nombre de leurs représentants qu’on arrivera à les
satisfaire (= combien de députés pour la Lozère ?)
Bref : pourquoi donc la crise actuelle est-elle si
douloureuse pour le pouvoir – au point
que le Président se dise « scarifié » par les vingt premiers mois de
sa présidence ?
Voici la
réponse : Emmanuel Macron déclare au cours de cet entretien regretter
qu'au cours de la crise actuelle, la France ait parfois été partagée entre le
"nihilisme" au nom duquel
la parole d'un gilet jaune vaut celle d'un ministre ou d'un élu, et "l'autoritarisme", la tentation d'un
pouvoir fort. On imaginait déjà combien il était humiliant d’être mis au niveau
d’un simple citoyen quand on est un ministre ; mais précisons qu’il s’agit
selon le Président d’un nihilisme :
si la parole d’un ministre vaut celle d’un gilet jaune (supposé privé de bon
sens par la colère ou une émotion du même gabarit) alors c’est que la parole
n’a plus aucune valeur. Selon l’implication suivante :
- Si <a> (parole de gilet) vaut <b> (parole de ministre)
- Et si <a> ne vaut rien (puisque parole « émotionnelle »
d’un gilet)
- Alors <b> ne vaut rien non plus.
On voit que ce syllogisme ne fonctionne qu’à condition
d’admettre l’hypothèse de la majeure : ce que disent les gilets, c’est du
pipi de chat.
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