« Les vêtements
que les femmes musulmanes choisissent de porter sont un sujet polémique en
France, une société officiellement laïque qui interdit tout signe et symbole
religieux dans la vie publique - à l’exception, bien sûr, des crèches et des
sapins de Noël qui décorent les mairies en hiver », analyse le
Washington Post.
À l'évidence, la polémique autour du "hijab de
running" de Décathlon serait inimaginable aux États-Unis, où la liberté
individuelle et religieuse, fortement imprégnée d'un multiculturalisme à
l'anglo-saxonne, est totale. De là à juger à cette aune la France, qui a son
histoire propre, il n'y a qu'un pas. Lire ici.
Déjà, soulignons que « la France » qui refuse le
hidjab de running n’est pas l’Etat laïque dont parle le journal américain, mais
bien l’opinion publique manifestée par des tweets hostiles arrivés en avalanche
à Décathlon, ou encore des mails indignés de ses éventuels clients. On aurait
pu s’attendre à une vague d’indignation contre ces manifestations jugées
raciste – mais rien n’est venu, comme si un vaste public s’était réjoui d’avoir
le soutien des réseaux sociaux, à défaut de lois qui n’existent pas.
Ajoutons que si nous avons un problème avec le hidjab – de même qu’avec tout ce que nous
jugeons être une mesure de restriction de la liberté des femmes – c’est sans
doute parce que nous avons une conception de celle-ci bien plus radicale que
nos voisins américains qui s’accommodent fort bien de ces formes de contraintes dès lors qu’elles sont
dictées par des communautés reconnues.
Alors, faut-il le répéter ? Nous sommes des enfants de
89 (1789) et nous avons été nourris au lait de la liberté pour tous, sans
restriction et sans considération de communauté, étant donné que la seule que
nous reconnaissions est celle de l’humanité, guidée par la seule raison.
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