mercredi 6 février 2019

UN INCENDIE FAIT 10 MORTS ET PLUSIEURS BLESSÉS DANS UN IMMEUBLE DU 16E ARRONDISSEMENT : UNE HABITANTE DE L’IMMEUBLE A ÉTÉ INTERPELLÉE

Cette femme est pour le moment soupçonnée d’avoir mis le feu, à la suite d’un différend entre voisins. L’enquête pour « destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort » risque donc de déboucher sur un non-lieu pour cause d’irresponsabilité psychiatrique. (lire ici)

Cette habitante de l’immeuble, âgée d’une quarantaine d’années, a été interpellée dans la nuit de lundi à mardi à proximité de l’immeuble. Alcoolisée au moment des faits, elle a été placée en garde à vue alors qu’elle tentait de mettre le feu à une voiture.
La quadragénaire présente des antécédents psychiatriques ; psychologiquement fragile, elle avait déjà effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. Suite à une tentative d’incendier un magasin, elle a été déclarée irresponsable par des tribunaux

On l’a déjà compris, cette affaire risque bien de soulever à nouveau la question de la responsabilité pénale des coupables (ou plutôt : des auteurs de délits, puisqu’ils ne pourront être déclarés coupables que si leur discernement n’est pas altéré). Mais voilà : il faut qu’il y ait un coupable ! Que ce soit la femme détraquée (mais pas trop) ou les psys qui l’ont remise en liberté après un récent internement.
Ne serions-nous pas devant un des plus vieux ressort de la vie en communauté, depuis que celle-ci existe ? On se rappelle la thèse de la victime expiatoire biblique, reprise par René Girard : la violence accumulée dans un groupe social, suite à des souffrances, doit être expulsée par une violence à l’encontre d’un être jugé à tort ou à raison responsable des faits. Voyez donc ici : 10 morts, 30 blessés, sans parler des proches témoins qui risquent bien de rester traumatisés à vie – il faut bien que quelqu’un paye pour ça ! Du coup qu’importe que la femme incendiaire ait été complètement folle ? La main qui a mis le feu, c’est la sienne ! Le délire qui a motivé son acte, c’est son délire – pas si délirant que ça, d’ailleurs parce que c’est avec une véritable efficacité qu’elle a embrasé l’immeuble.

Oui, pas de crime sans châtiment, donc pas de crime sans criminel. Le peuple le dit et le répète : on doit cela aux victimes – on leur doit le spectacle du procès des coupables, voire même de l’échafaud où on va les pendre.

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