Bonjour-bonjour
Et voici le président Macron parti au-devant des citoyens-électeurs pour retrouver la confiance qu’ils lui refusent ; sans elle il ne pourrait gouverner qu’avec la force.
Mais voilà : comment retrouver la confiance perdue ?
Le Président refuse de laisser croire qu’il a trahi : n’a-t-il pas honnêtement mis la retraite à 65 ans dans le programme sur lequel il a été élu ? Mais qu’importe : pour exister, la confiance exige qu’on soit deux.
A – Qu’est-ce donc que la confiance ? Pourquoi existe-t-elle et comment se fait-il qu’on l’accorde parfois ?
- Faire confiance peut relever d’une question technique, rationnelle, de la simple rationalité. Fruit d’un calcul, la confiance serait alors un simple moyen de réduire les risques. Les britanniques la désignent par le terme de « reliance » (le fait de compter sur quelqu’un de fiable) qu’ils distinguent de :
- La confiance proprement dite (« trust »), qui suppose une sorte de foi en tel ou tel homme, qu’on accorde parfois sans pouvoir l’expliquer par des raisons exactes et qui s’exprime de façon implicite – voire même inconsciente.
B – Quelle conséquences pour le président ?
Aujourd’hui, pour bénéficier de la première forme de confiance, le président doit donner des preuves de sa loyauté en sortant le carnet de chèques. C’est ce qu’il a fait pour les Gilets-jaunes ; ce n’est pas sûr qu’il puisse encore le faire aujourd’hui.
C’est donc la relation de confiance directe, d’homme à homme, qui ne coute rien et qui vaut blanc-seing que le Président espère réactiver.
C – Qu’en dit l’historien ?
Un peu d’histoire : rappelez-vous, nous sommes en 1958 et le Général de Gaulle crie aux algérois qui demandaient le maintien de l’Algérie française « Je vous ai compris ! ». Sous leurs acclamations il rentre en métropole et lance avec le FLN les négociations qui vont mener à l’indépendance de l’Algérie.
Sans relancer une analyse historique des faits, considérons que depuis longtemps la politique a su compléter le pouvoir de la parole par celui des armes : « Pactes sans sabres, ne sont que palabres » disait Hobbes (Léviathan,II, XVII). On peut en toute confiance signer des traités de paix, ce n’est pas pour autant qu’on dépose les armes.
De nos jours, c’est bien ce que l’intersyndicale a compris.
D – En faisant confiance que fait-on ?
La vie quotidienne nous donne une interprétation de la confiance et des limites à lui imposer : en accordant sa confiance on se met en état de faiblesse par rapport à celui qui en est le dépositaire. C’est dans cette mesure que les relations humaines sont si fortes, mais aussi que la trahison peut exister.
L’acte de confiance est une sorte de foi : non seulement elle est un pari sur l’avenir, mais elle ne tient pas compte des capacités techniques de celui en qui on a confiance. S’agissant de Dieu, le seul risque est qu’il n’existe pas. S’agissant de politique on entend durant les campagnes électorales des promesses mirifiques auxquelles électeurs croient sans chercher à savoir si ceux qui les tiennent pourront les réaliser.
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