Ça y est, les amis : je viens d’apprendre un mot nouveau ! Il s’agit d’épistocratie, dont le dictionnaire dit qu’il s’agit « d’un système politique qui accorde plus de crédit ou de pouvoir à des personnes ayant une meilleure maîtrise des sujets traités dans la prise de décisions. »
L’épistocratie, aussi appelée épistémocratie, n’est pas sans rappeler la technocratie, mais sans les sous-entendus d’autoritarisme soumis aux techniques d’exploitation de la planète… et des hommes.
Bien entendu l’épistocratie s’oppose au populisme qui est « l'idéologie ou l'attitude de certains mouvements politiques qui se réfèrent au peuple pour l'opposer à l'élite des gouvernants, au grand capital, aux privilégiés ou à toute minorité ayant "accaparé" le pouvoir.
Le terme "populisme" sert aussi à dénoncer les démagogues qui mobilisent le peuple par des promesses électoralistes ou qui flattent ses "bas instincts" comme le nationalisme, la xénophobie, voire le racisme ou qui exacerbent les réflexes sécuritaires. » (Toutes ces définitions venues de la « Toupie » - ici)
- Je dis que je découvre le mot, mais je ne dis pas que je découvre « la chose ». Car pour qui a lu Platon, ce terme désigne exactement le type de gouvernement qu’il désirait pour gouverner la Cité. Le Philosophe roi de la République n’est pas autre chose qu’un épistémocrate, ayant tous les pouvoirs en raison de son immense savoir et de la sagesse dont il faisait usage pour gouverner. On trouve face à eux les démagogues qui cultivent les passions populaires pour exciter contre les mesures raisonnables des autres gouvernants.
On sait que le 18ème siècle fut le siècle des lumières sans être pour autant un retour vers l’« épistocratie ». Emmanuel Kant écrira : « la possession du pouvoir corrompt inévitablement le libre jugement de la raison ». En revanche, les rois et les peuples lorsqu'ils gouvernent doivent « laisse[r] parler tout haut » les philosophes, car cela « leur est indispensable pour s'éclairer sur leurs propres affaires » (art. wiki).
Les débats à l’Assemblée nationale ont donné une image peu attrayante de ce que devient la démocratie quand elle est sous la domination des passions. Toutefois il est peu probable que la raison pure saurait faire mieux. J’en veux pour preuve le fait que Kant lui-même, n’ait pas souhaité un gouvernement de philosophe, mais dans lequel ils seraient seulement conseiller.
En démocratie, on ne peut avoir raison contre le peuple, même quand il a tort.
Hélas ! N’avons-nous pas, contre toute prudence, mis un philosophe à l’Elysée ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire