dimanche 9 avril 2023

Obéir et gouverner – Chronique du 10 avril 23

Bonjour-bonjour

 

Dans la période 1934-1936, il y aura bientôt un siècle, une étrange catastrophe s’abattit sur les Etats-Unis : la terre des champs partait en poussière, laissant un territoire dénudé et stérile. Des vents venus du centre du pays poussaient jusqu’à New-York ces nuages qui recouvraient absolument tout. La sécheresse et la surexploitation des sols ont été reconnues responsables et on s’avisa alors de suivre de plus près les rythmes naturels. Reprenant peu à peu une exploitation plus conforme à ce que pouvait produire la nature, on découvrit alors que pour l’exploiter il faut d’abord respecter ses capacités.

Cette période a vu se poser très concrètement les questions ouvertes au 17ème siècle par les philosophes : alors que René Descartes écrivait en 1637 que les hommes pouvaient espérer être « comme maitre et possesseur de la nature », Francis Bacon répondait en 1620 « On ne commande à la nature qu’en lui obéissant ». Notre époque a juste oublié qu’on pouvait à la fois obéir et gouverner.

Cette leçon n’est-elle pas celle que le mouvement écologiste nous prodigue avec les méthodes de la permaculture ? Avec cette vérité : pour suivre la nature il faut aussi entrer dans son processus de renouvellement cyclique : voyez les bourgeons qui grossissent et vont s’épanouir. Regardez maintenant au pied de l’arbre : vous y verrez les feuilles mortes de la saison précédente qui se décomposent et fournissent de la matière organique fécondante. Nous ne savons pas faire un mouvement perpétuel mécanique ; en revanche la nature sait faire un mouvement perpétuel biologique.

On dit que la nature peut s'adapter aux changements initiés par les hommes : on veut croire qu'elle peut produire indéfiniment des moissons juste grâce aux intrants chimique qu’on déverse dans son sol. 

Comparez les fraises de votre jardin avec celles que la culture hors-sol vous propose.




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