lundi 24 avril 2023

Mayotte : pire que Marseille – Chronique du 25 avril

Bonjour-bonjour,

 

Info du jour : à Mayotte la justice suspend la destruction d'un bidonville prévue ce mardi matin à Majicavo : « La destruction du bidonville "Talus 2" prévue mardi 25 avril est annulée par la justice. Elle devait faire suite au lancement de l'opération Wuambushu pour réduire l'immigration illégale à Mayotte. » (Lu ici)

Le juge des référés précise que la destructions de ces habitations "mettrait en péril la sécurité des habitants". On explique alors que ces habitations tiennent debout en s’appuyant les unes sur les autres, et que pour une irrégulière détruite, ce sont cinq légales qui s’effondreraient. Pire qu’à Marseille.

 

- Cela n’empêche pas le préfet de Mayotte Thierry Suquet de bomber le torse : « Les opérations (...) de lutte contre la délinquance et contre l'habitat insalubre, avec leurs conséquences sur l'immigration clandestine, on ne les arrêtera pas »

Seulement voilà : hier nous avions signalé que, suite au refus des Comores de reprendre sur leur territoire leurs ressortissants séjournant illégalement à Mayotte, la seule arme à disposition de l’État français était de détruire leurs habitations occupées de façon irrégulière.

A ce stade, on se demande bien de quel moyen l’État français dispose pour refouler ces gens jugés indésirables : on ne peut ni les noyer ni les priver d’abri. Car le droit s’impose à tous, citoyens comme État : séparation des pouvoirs oblige !

 

La situation n’est hélas pas si bloquée que cela. Je dis « hélas » car les exemples de mesures visant l'éloignement de migrants clandestins ne manquent pas ; ainsi en Grèce ou en Italie : il s’agit de « camps de rétention » qu’autrefois on aurait appelés « camp de concentration » où des hommes, des femmes et des enfants sont entassés pêle-mêle dans des conditions sanitaires abominables et sans aucune perspective d’avenir. Dedans, des tentes ; autour des barbelés - et puis des hommes lourdement armés.

 


Camp de réfugiés à Lesbos

 

- Hier, je disais qu’il valait mieux être pauvre à Mayotte qu’aux Comores. Devant cette image dirions-nous la même chose aujourd’hui encore ?

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