mercredi 26 avril 2023

"Sólo sí es sí" ("Seul un oui est un oui") – chronique du 27 avril

Bonjour-bonjour

 

En Espagne non seulement on fait des lois pour protéger les femmes du viol avant tout le monde, mais on le défait également plus tôt. 

C’est ainsi qu’on a appris il y a deux jours qu’une nouvelle loi modifie la loi sur le consentent sexuel. (1)

Compliqué ? Essayons d’y voir plus clair en remontant à l’origine. (Lire ici)

« En Espagne, un rapport sexuel sans consentement explicite constitue un viol depuis l'entrée en vigueur de la loi dite "Sólo sí es sí" ("Seul un oui est un oui"), en octobre 2022.

La loi a introduit l'obligation d'un consentement sexuel explicite. »

Est-ce à dire qu’avant de faire voler à travers la chambre leurs vêtements, les amants enfiévrés devront signer une déclaration de consentement mutuel ? 

Pas tout à fait car on veut simplement dire que le consentement doit être suffisamment clair pour s'assurer qu'il n'y avait pas eu de victime  « s’il était jusque-là nécessaire pour une victime de prouver qu’il y avait eu violence ou intimidation lors d’une agression pour qualifier les faits de viol, avec la loi "Sólo sí es sí" les rôles sont inversés. C’est à l’agresseur de prouver qu’il y a eu consentement (…)

La question est de savoir si l’individu s'est efforcé de recueillir le consentement de sa victime » 

o-o-o

- Reste l’essentiel : la charge de la preuve passe de la victime à l’agresseur : c’est à lui de prouver qu’il a bien reçu le consentement de sa compagne.

Imaginons :

- Le Juge : Monsieur mademoiselle XXX affirme qu’elle n’était pas consentante lorsque vous avez eu des rapports sexuels avec elle. Qu’avez-vous à dire ?

- L’accusé : Monsieur le juge c’est elle qui m’a mis les bras autour du cou en me disant : « Enfonce-le-moi bien profond »

- Le juge : « Enfonce-le-moi bien profond » : je note. Et quelle preuve avez-vous de cela ?

- L’accusé : Je ne vois pas ce que vous voulez dire, monsieur le Juge

- Le juge : Eh bien y a-t-il eu des témoins de cette déclaration ?

- L’accusé : Mais monsieur le juge, comme tout le monde on a fait ça tout seuls, et justement nous avons pris soin qu’il n’y ait aucun témoin. Comment voulez-vous que j’apporte une preuve ?

- Le juge : on aurait pu entendre des bruits de vos ébats, et par exemple savoir que le jeune fille était jouissante donc consentante. 

- L’accusé : Je ne sais pas s’il y avait du monde autour de notre chambre, mais ce que je sais c’est que ma compagne en a bien profité.

- Le juge : Alors comment expliquez-vous qu’elle ne vous ait envoyé aucun texto après vous être séparés pour vous féliciter de votre prestation et pour exprimer le souhait de la reprendre bientôt ?

- L’accusé : ….

- Le juge : Considérant que vous n’avez pas fait la preuve du consentement de mademoiselle XXX, et conformément à la loi "Sólo sí es sí", le tribunal vous condamne à 6 mois de prison avec sursis et à une obligation de soins pour addiction sexuelle.

-------------------

(1)- La nouvelle loi porte essentiellement sur la peine qui doit d’appliquer selon les cas, car s’il y a viol partout, il reste à distinguer les cas différents pour les condamner selon leur gravité : des jeunes filles qui regrettent de s’être laissée faire alors qu’elles étaient dans les brumes de l’alcool ne sont pas dans la même situation que celles qui ont été victimes de violences suivies de viol.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire