jeudi 27 avril 2023

Nietzsche et l’écologie – Chronique du 28 avril

Bonjour-bonjour

 

Une référence à lire aujourd’hui : Benoît Berthelier – Le sens de la terre - Penser l'écologie avec Nietzsche aux éditions du Seuil en mars 2023. Occasion de réfléchir à la question : à quelle attitude philosophique renvoie le souci écologique ? (On peut aussi lire l’interview de l’auteur ici).

 

L’auteur nous propose de soumettre l’écologie à la critique nietzschéenne du nihilisme.

Suivant Nietzsche, le nihilisme (= volonté de néant) permet de situer les écologistes actuels, qu’ils soient pessimistes, à savoir qu’ils prônent la disparition des hommes destructeurs de la nature, ou qu’ils espèrent, grâce au progrès scientifique, maintenir le monde tel qu’il est aujourd’hui. Il y a dans les deux cas refus de penser les valeurs autrement que telles que le christianisme les a posées. L’idéal ascétique chrétien qui dénie toute valeur à la vie mène en effet tout autant à l’affirmation de la toute-puissance de l’homme placé par Dieu lui-même au centre de la Création qu’au refus de la vie terrestre.

 

- Si l’on accepte de dépouiller Nietzsche des défroques dont l’ont affublé les nazis, on peut penser le surhomme non plus comme une « grande brute blonde » mais comme celui qui est capable de penser et de vouloir un autre monde de valeurs, une autre nature, une autre humanité. Refusant de sacraliser les hommes comme l’a fait le christianisme autour d’un idéal ascétique négateur de la vie et de la terre, Nietzsche nous met en demeure d’inventer un sens nouveau pour la nature aussi bien que pour les hommes.

 

- A nous de montrer la voie que doit suivre le surhomme, celle du dépassement de toutes les valeurs, en donnant un sens nouveau et à la nature et à l’homme. Si le nihilisme est selon Nietzsche une volonté de néant, celui de la volonté de puissance du surhomme (= volonté de l’homme puissant) est le fait d’une affirmation de la vie comme jaillissement permanent de formes et de forces nouvelles. Et cela en pensant l’homme comme enraciné dans la création et non plus séparé d’elle tantôt comme son maitre, tantôt comme créature désincarnée

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