vendredi 28 avril 2023

La dette : combien ça coûte ? – Chronique du 29 avril

Bonjour-bonjour

 

Rappelez-vous : c’était en 2009 ou 2010 – je ne sais plus ; chaque mois nous attendions la communication de la note des agences de notations américaines, dont le montant régulait celui des intérêts de la dette française – déterminant du même coup la part de nos ressources qui allaient y passer.

Et puis on a oublié tout ça : après 2010, la croissance est revenue …

 

- Mais voilà que ces notations refont parler d’elles, et pas en bien : « l’agence Fitch dégrade la note de la France à AA– sous l’effet de l’« impasse politique » et des « mouvements sociaux » peut-on lire ce matin.

Nous nous étions imaginés à l’abri des mauvaises surprises : nous avons certes un fort endettement, mais notre économie n’allait pas si mal, et les perspectives économiques semblaient positives. Seulement voilà : l’effet de la réforme des retraites avec ses concerts de casseroles, ses chaises vides et ses portes closes a fait craindre que les mouvements sociaux ne viennent plomber l’essor économique. C’est du moins ce qu’a fait valoir l’agence Fitch.

Un « effet Macron » – à moins que ce ne soit « un effet CGT » ? Ou encore « LFI » ? Après tout qu’importe ? L’essentiel est qu’aujourd’hui les futurs manifestants réalisent que leur mouvement risque, à très court terme, de peser négativement sur leur niveau de vie. 

--> Et si c’était là que se trouvait la clé de la sortie de crise ?

Expliquons. Soit un salarié qui aurait 40 ou 50 ans. On lui dit « Ami, si tu ne te mobilises pas dès aujourd’hui tu n’arriveras à la retraite que dans 25 ans » : il va sortir les pancartes. Maintenant, ajoutez « Bien sûr tu risques de te retrouver très bientôt avec un salaire bloqué, voire même un plan de stabilité FMI » Là, ça coincera, c’est sûr.

- On sort de la crise ! Youpi! 

- Oui, mais aussi hélas… une fois de plus, on va assister à une controverse entre le gouvernement et les syndicats : le premier pour affirmer la responsabilité des seconds ; les seconds pour dénoncer l’effet dévastateur de la politique du Président. Mais qui donc va s’intéresser à l’enjeu effectif du sujet, à savoir combien notre dette va nous couter ?

La vie sociale est, pour parler comme Freud devenue une empoignade entre le principe de plaisir et le principe de réalité. En se rappelant que la différence entre ces deux principes régulateurs de la vie psychique est que le premier exige d’être satisfait sur le champ, alors que le second impose un délai nécessaire pour faire face au monde tel qu’il est.

Faut-il encore expliquer ? Dans le temps du plaisir on consomme l'endettement ;  dans le temps de la réalité, on rembourse.

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