lundi 17 avril 2023

ChatGPT à l’Élysée ! – Chronique du 18 avril

Bonjour-bonjour

 

C’est Sophie Binet, 


la nouvelle secrétaire générale de la CGT qui le dit : « On dirait que c’est ChatGPT qui a rédigé l’allocution du président Macron hier soir. »

- Et en effet ce que nous avons attendu hier ressemblait terriblement à d’autres discours déjà prononcés par l’exécutif quand il était contesté par l’opinion publique et qu’il cherchait à reprendre l’initiative sans reculer de trop. Manque d’imagination, ou manque de moyens ?

En tout cas, c’est bien ce que produisent les robots tels que celui-ci, qui ne font que compiler les documents classés dans la rubrique considérée, de sorte que le discours qui en résulte donne un propos tiédasse, qui ne fait que redire ce tout le monde a déjà entendu, enrobé dans une rhétorique apaisante et visant le consensus. 

 

L’argument pour réfuter cette thèse consisterait à remarquer que le recours à l’épreuve des « cent jours » courant jusqu’au 14 juillet serait un emprunt à l’époque du CPE quand Dominique de Villepin a cru pouvoir passer en force avec sa loi 49.3 (1) : peut-on croire qu’un robot dûment documenté laisserait passer une formule signant un échec pour désigner une relance espérée positive ?

Faudrait-il chercher les ratées du discours pour établir la preuve que les robots n’y sont pour rien – sorte de nouveau test de Turing ? Peut-être, mais je voudrais avancer un commentaire plus décisif. 

- Partons de l’idée qu’en effet, l’allocution du Président a été élaborée par un robot conversationnel. Si le Président a choisi ce texte (alors qu’il a des dizaines de conseillers à la plume affutée) ; s’il n’a pas fait confiance à sa propre plume à laquelle il a eu recours sans doute depuis le début de la crise, c’est qu’il a justement voulu faire du tiédasse et du conventionnel. Or on l’a dit, la base de données des robots leur permet en brassant des milliers de situations semblables, d’obtenir un discours de relance le plus semblable à ce qui s’est déjà fait

 

On devine que si cela était vrai, alors la véritable intention du pouvoir serait de lancer un hameçon sans appâter, de façon à le faire ensuite à moindre coût plus tard – justement quand les 100-Jours seront bien avancés. L’effet de surprise est un élément essentiel dans les manœuvres de l’art de la guerre, on le sait depuis Austerlitz.

- Ma thèse est donc que tout ce que fait le pouvoir politique a un sens politique. Si madame Binet veut faire croire que le Président Macron est méprisant vis-à-vis des français au point de déléguer sa parole à une machine elle fait croire qu’il n’agit que poussé par une basse passion. Attention quand même à ne pas sous-estimer l’adversaire.

-----------------

(1) Sur la bataille du CPE, voir ce document très complet

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire