Vierge d’humilité – fin XIVème siècle
Bonjour,
Vous m’avez reconnu ? Oui, c’est moi, le petit Jésus. Et ça, c’est ma maman, la vierge Marie.
Vous me voyez là entrain de téter le sein de ma mère, entouré par la cohorte des anges qui sont en adoration devant moi.
Vous êtes étonné, parce qu’on est le 8 décembre alors que je ne suis né que le 25 ? Sachez que ma maman a soudainement accouché 15 jours plus tôt, alors que la crèche où je devais apparaitre le 25 était indisponible parce que le bœuf et l’âne gris étaient occupés ailleurs. On m’a simplement installé dans une grange à côté et le jour venu hop ! on va me transférer.
Qu’est-ce que vous voulez savoir de plus ?
Pourquoi je suis cramponné à la tétasse de ma mère, et pourquoi j’ai ce regard soupçonneux sur les environs ?
Je vais vous le dire.
L’autre jour, je m’étais endormi après la tétée, et quand je me suis réveillé, j’ai trouvé un autre enfant – un bébé comme moi – installé sur les genoux de ma mère, entrain de lui sucer le lait – mon lait !
Je lui dis :
– Marie, que fais-tu, quel est cet usurpateur qui vole ton lait, mon lait ?
Et vous savez ce qu’elle m’a répondu ?
– Mon petit Jésus, cet enfant est en réalité ton frère jumeau, celui qui est né juste après toi et que j’ai caché dans une botte de paille pour éviter de faire des histoires.
Tu veux savoir ce qui s’est passé ? Toi Jésus, tu es le fils de Dieu, oui c’est vrai. J’avais des difficulté à enfanter, et même le Saint-Esprit n’y arrivait pas : Il m’a alors pratiqué une PMA. Mais vois-tu, pour prévoir les rejets, le Saint-Esprit m’a implanté un deuxième embryon au cas où tu te serais évaporé.
Comme il ne pouvait y avoir qu’un seul Fils de Dieu, le Saint-Esprit m’a dit que le deuxième enfant, s’il venait à la vie, serait élevé anonymement par une autre mère. Mais, que veux-tu, c’était mon enfant, et j’ai voulu le garder avec moi.




