Ces images
que tout le monde a vues (sinon : voir ici) montrent donc un homme qui
marche sur un jeune sans méfiance et lui assène une gifle plutôt forte. Comme
on a aussi la bande son, on a entendu clairement le jeune insulter d’abord ce
chauffeur de bus qui vient pourtant tout juste d’éviter de l’écraser alors
qu’il traversait sans visibilité.
Comme on sait
que les châtiments corporels sont mal supportés de nos jours, on a la surprise
d’entendre le public applaudir la réaction du chauffeur à la
mauvaise conduite de cet adolescent, réaction considérée comme juste et
proportionnée.
Mais nous qui avons quand même un peu de mémoire, nous nous rappelons la même situation
en 2002, lorsque François Bayrou avait giflé un gamin qui tentait de lui faire
les poches.
Vous vous
rappelez ? En 2002, lors d'un meeting à Strasbourg, François Bayrou, qui à
cette époque portait les couleurs de l'UDF, avait surpris cet enfant essayant
de le voler : une bonne gifle avait sanctionné ce comportement
inadmissible. Le candidat à la présidentielle avait estimé quelques jours après
que cette gifle était «un geste de père de famille (…) sans gravité».
On en parle
encore aujourd’hui parce que la similitude des faits est patente, et celle de
la réaction positive du public également : François Bayrou avait gagné
quelques point d’opinions favorables après cet événement. Et pourtant, la suite
de l’histoire montre que ce jeune homme a tout de même mal tourné (1) ce qui
prouve que la claque n’avait rien empêché.
En fait, ce qu’on
admet ici, c’est que le châtiment est juste lorsqu’il
intervient immédiatement à la suite du délit. A la différence de la fessée,
souvent infligée un temps après la faute, la gifle est du ressort le la
réaction instantanée. Il s’agit d’une sanction immédiate en plein flagrant
délit.
Pourquoi ne pas proposer sur cet exemple une justice immédiate, où la punition dériverait directement de la faute, évitant ainsi la justice des tribunaux qui ne peut infliger d’autres peines que celles prévues par la loi ; peines complètement désincarnée puisque visant non le fautif mais la faute.
Pourquoi ne pas proposer sur cet exemple une justice immédiate, où la punition dériverait directement de la faute, évitant ainsi la justice des tribunaux qui ne peut infliger d’autres peines que celles prévues par la loi ; peines complètement désincarnée puisque visant non le fautif mais la faute.
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(1) L'enfant,
aujourd'hui âgé de 21 ans, a été condamné par le tribunal correctionnel de
Strasbourg, lundi, à quatre mois de prison ferme. Il est accusé d'outrages et
de violences lors d'une altercation avec des policiers.
Le jeune homme, surnommé «Bayrou» dans son quartier depuis la fameuse claque filmée par les caméras en 2002, compte déjà six condamnations à son casier judiciaire, dont une pour outrage, ce qui lui vaut de comparaître sous le coup de la récidive. Il a déjà passé huit mois et demi en détention provisoire dans une affaire de trafic de stupéfiants, avant d'être innocenté lors du procès en mars 2011, a rappelé son avocat.
Le jeune homme, surnommé «Bayrou» dans son quartier depuis la fameuse claque filmée par les caméras en 2002, compte déjà six condamnations à son casier judiciaire, dont une pour outrage, ce qui lui vaut de comparaître sous le coup de la récidive. Il a déjà passé huit mois et demi en détention provisoire dans une affaire de trafic de stupéfiants, avant d'être innocenté lors du procès en mars 2011, a rappelé son avocat.
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