lundi 17 septembre 2018

SELON MARINE LE PEN, LA SUBMERSION MIGRATOIRE MENACE JUSQU’AU PLUS PETIT VILLAGE FRANÇAIS.

Au rassemblement de Fréjus, Marine Le Pen a d’abord et avant tout retrouvé le timbre identitaire et anti-migratoire cher à l’ex-Front national. « La submersion de l’Europe et la submersion silencieuse de la France. (…) Aucun village français, même le plus reculé n’est plus à l’abri », a-t-elle tempêté devant une salle bleu-blanc-rouge entonnant les « On est chez nous » au rappel de ses fondamentaux.
Les observateurs politiques font remarquer que pour le Rassemblent national (ex-FN), « incarner les attentes de l’opinion » permet de faucher davantage de voix à l’adversaire. (Lire ici).

Comment séduire l’opinion publique, au point de l’amener à donner ses votes au parti national ? Et plus généralement, comment conquérir le pouvoir sans user de la violence ? Cette interrogation, les candidats au pouvoir se la posent depuis que les cités existent, c’est à dire depuis au moins le monde grec antique. Certes, Machiavel a expliqué comment user de la violence pour accéder au pouvoir. Mais qui est venu par la violence risque de périr par la violence : l’histoire de l’épée de Damoclès montre qu’à tout instant le tyran peut être détruit par un ennemi imprévu (lire ici). Par contre celui qui est soutenu par la masse du peuple, pourra se sentir d’avantage en sécurité.
C’est ainsi que Platon fulmine contre le sophiste démagogue qui enseigne ce qui plait à la grosse bête de l’opinion (1) Au fond, même si Platon est un aristocrate voulant maintenir les privilèges de la caste dominante, il met quand même le doigt sur un point essentiel qui n’a pas changé depuis 2500 ans : ce que « nous » demandons (et Platon englobe dans ce « nous » tous ceux qui ne sont pas philosophes) à « ceux qui savent », ce n’est pas de nous enseigner ce qu’on ignore, mais seulement que nous – qui ne savons rien – avons tout de même raison.
Le principe est le suivant : nous ne demandons pas à entendre ce qui est vrai, mais seulement ce qui nous plait.
Ceux qui font cela n’ont pas grand mérite : la foule leur souffle leur discours, il n’y a plus qu’à trouver une voix qui le porte suffisamment.
Ce n’est pas difficile, sauf pour ceux qui ont une conscience morale un peu tatillonne.
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(1) Platon République VI, 493a494a

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