Jean-Michel Blanquer annonçait lundi être ouvert au
développement de l'apprentissage de
l'arabe à l'école, après la publication du rapport "La fabrique de l'islamisme".
La proposition du ministre a immédiatement fait bondir à droite et à l'extrême
droite.
Le ministre de l'Éducation nationale avait estimé lundi sur
BFMTV que l'arabe était "une langue très importante, comme d'autres
grandes langues de civilisation" à l'image du chinois ou du russe, et
qu'il fallait "développer" et "donner du prestige à ces
langues". "Nous allons aussi questionner la façon dont l'arabe
s'apprend aujourd'hui, dans des structures dédiées avec dérives
communautaristes". Lu ici.
Comme toujours la volonté de faire progresser ses opinions
l’emporte dans les réactions aux déclarations du ministre sur leur analyse
objective. Il est vrai que ces déclarations elles-mêmes ne sont pas très
claires dans leur contour.
- Déjà, remarquons que le Ministre poursuit deux buts
différents :
- d’une
part revaloriser la langue arabe en diffusant la connaissance d’une langue
littéraire, ou du moins suffisamment élaborée pour porter une pensée de haute
tenues.
- ensuite
reprendre en main un enseignement de l’arabe laissé à la discrétion de
prêcheurs islamiste
D’où ce constat : ce n’est pas en espérant que les
enfants vont pouvoir lire le Coran avec une connaissance philologique suffisante pour
débusquer les falsifications des salafistes qu’on arrivera à quelque chose. Autant
espérer faire découvrir l’anglais dans les pièces de Shakespeare ou les vers de
Milton.
- Ensuite la réaction des opposants à monsieur Blanquer
présentent une véritable panoplie des obsessions françaises soigneusement
cultivées par l’extrême-droite : thèse du grand remplacement ou pour le
moins de l'arabisation de la société française, crainte d'une islamisation de l’Education
nationale, tout y passe. Ce moment ne représente pas seulement une passe
d’armes entre le gouvernement et ses opposants, il représente aussi les
manœuvres déployées par la majorité comme par l’opposition pour la conquête du
pouvoir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire