mardi 18 septembre 2018

MÉDECINE : LE NUMERUS CLAUSUS SERA SUPPRIMÉ DÈS 2020

Pour Jean Sibilia, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine, « l'option prioritaire » serait celle d'un « numerus apertus », avec un nombre minimal de places que les universités pourraient faire varier à la hausse en fonction de leurs capacités et des besoins locaux. Une sorte de « premier cycle de proximité », selon le président de la CPU, Gilles Roussel. Les universités pourraient fixer localement le nombre de médecins à former.
Pour la première année commune aux études de santé (Paces), trois expérimentations sont sur la table, qui pourraient être généralisées. (…) Dont la « Paces One », testée cette année dans les universités Paris-Descartes, Paris-Diderot et Sorbonne Université, réunit deux années (la première année et l'année de redoublement) en une seule. Ce modèle pourrait faire coexister l'Alter Paces et Pluripass.
            - L'Alter Paces autorise des étudiants détenteurs d'une licence de physique, par exemple, à entrer en deuxième année d'études de santé, après avoir passé un grand oral.
            - Tandis que Pluripass, mis en place à Angers, permet des réorientations en cours de premier cycle universitaire (licence). (A lire ici)

Je n’insisterai pas sur la révolution que constitue la suppression de numerus clausus et son remplacement par un numerus apertus tant cette mesure apparaissait depuis longtemps indispensable. Seul un esprit malthusien au dernier degré pouvait imaginer aligner de cette façon les besoins de soin sur les ressources de santé (et non l’inverse).
Par contre la réforme des études de médecine qui accompagne cette mesure réserve quelque surprise. – Comme le fusionnement de la première année et de son redoublement en une seule année : comment peut-on dire aux étudiants « Vous allez passer un concours en fin d’année mais comme on sait déjà que vous allez le louper, on vous propose illico de faire en même temps l’année de redoublement » ?
Ensuite, que signifie le « grand oral » permettant de sélectionner ceux qui n’ont jamais abordé la médecine d’être sélectionné pour cela. Sur quelle base, avec quels critères ? Et surtout : quelle conception de la médecine va être véhiculée ainsi ?

Du temps de ma jeunesse existaient encore quelques médecins de l’ancienne école qui étaient souvent des humanistes maniant le grec et le latin aussi facilement que nos actuels médecins le font pour les IRM ou les échographies. Il est vrai que ces médecins avaient du temps pour se cultiver ailleurs que dans le domaine de la médecine, le quel n’évoluait pas aussi vite qu’aujourd’hui. Mais quand même : c’est avec espoir que je trouve dans ce projet de refonte l’idée qu’on peut aborder une carrière de médecin en venant d’autre part que de ce grand lavage de cerveau de la première année. Des médecins humanistes qui auraient le temps d’écouter leurs patients, même quand il ne s’agirait que d’un commentaire du dernier film en salle, et qui donc feraient l’économie des propos convenus concernant sa santé. Des médecins de proximité en quelque sorte.

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