Pour Jean Sibilia, président de la Conférence des doyens des
facultés de médecine, « l'option prioritaire » serait celle d'un « numerus apertus », avec un nombre
minimal de places que les universités pourraient faire varier à la hausse en
fonction de leurs capacités et des besoins locaux. Une sorte de « premier cycle
de proximité », selon le président de la CPU, Gilles Roussel. Les universités pourraient
fixer localement le nombre de médecins à former.
Pour la première année commune aux études de santé (Paces), trois expérimentations
sont sur la table, qui pourraient être généralisées. (…) Dont la « Paces One »,
testée cette année dans les universités Paris-Descartes, Paris-Diderot et
Sorbonne Université, réunit deux années (la première année et l'année de
redoublement) en une seule. Ce modèle pourrait faire coexister l'Alter Paces et Pluripass.
- L'Alter
Paces autorise des étudiants détenteurs d'une licence de physique, par exemple,
à entrer en deuxième année d'études de santé, après avoir passé un grand oral.
- Tandis
que Pluripass, mis en place à Angers, permet des réorientations en cours de
premier cycle universitaire (licence). (A lire ici)
Je n’insisterai pas sur la révolution que constitue la
suppression de numerus clausus et son
remplacement par un numerus apertus tant
cette mesure apparaissait depuis longtemps indispensable. Seul un esprit
malthusien au dernier degré pouvait imaginer aligner de cette façon les besoins
de soin sur les ressources de santé (et non l’inverse).
Par contre la réforme des études de médecine qui accompagne
cette mesure réserve quelque surprise. – Comme le fusionnement de la première
année et de son redoublement en une seule année : comment peut-on dire aux
étudiants « Vous allez passer un concours en fin d’année mais comme
on sait déjà que vous allez le louper, on vous propose illico de faire en même
temps l’année de redoublement » ?
Ensuite, que signifie le « grand oral » permettant
de sélectionner ceux qui n’ont jamais abordé la médecine d’être sélectionné
pour cela. Sur quelle base, avec quels critères ? Et surtout : quelle
conception de la médecine va être véhiculée ainsi ?
Du temps de ma jeunesse existaient encore quelques médecins
de l’ancienne école qui étaient souvent des humanistes maniant le grec et le
latin aussi facilement que nos actuels médecins le font pour les IRM ou les
échographies. Il est vrai que ces médecins avaient du temps pour se cultiver ailleurs
que dans le domaine de la médecine, le quel n’évoluait pas aussi vite qu’aujourd’hui.
Mais quand même : c’est avec espoir que je trouve dans ce projet de
refonte l’idée qu’on peut aborder une carrière de médecin en venant d’autre part
que de ce grand lavage de cerveau de la première année. Des médecins humanistes
qui auraient le temps d’écouter leurs patients, même quand il ne s’agirait que
d’un commentaire du dernier film en salle, et qui donc feraient l’économie des
propos convenus concernant sa santé. Des médecins de proximité en quelque
sorte.
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