C'est un
petit point blanc au milieu d'un cratère de la vallée de la Persévérance, vu
depuis un satellite 267 kilomètres au-dessus de la surface de Mars: le robot
Opportunity, qui n'a plus donné de nouvelles depuis le 10 juin. (A lire ici)
C’est le
moment de dire de quelle façon l’actualité affecte le philosophe, lorsque les
guerres et les conflits lui laissent le loisir de rêver un peu : il
s’empare alors d’une information et laisse son tempérament dominer son
intellect.
C’est ainsi
que lire qu’il existe sur Mars une « vallée
de la persévérance » le fait sursauter. Qui donc a choisi ce nom
stupide pour désigner un lieu topographique à la surface de Mars ? Déjà,
il y a bien longtemps, lorsque des hommes avaient pris pied sur la lune,
c’était dans la mer de la Tranquillité : qu’est-ce qui nous autorise à
donner un tel nom à un tel endroit ? Un peu comme, sur terre, l’océan
« Pacifique » désavoue chaque jour par ses houles et ses tempêtes la prétention des terriens à nommer des lieux de l’espace terrestre.
Mais ces prétentions ridicules ne sont pas nouvelles ni étranges, si on veut bien considérer que
depuis toujours la toponymie a eu une importance capitale pour l’appropriation
des lieux, au point que ceux-ci conservent ces appellations longtemps après que
le peuple qui les a baptisés a disparu.
Oui, pour
être légitimes les noms de lieux doivent avoir pour eux de remonter à la nuit
des temps, faire corps avec eux, paraître comme leur condition d’existence.
Finalement le rire qui me prend lorsque je considère les noms dont sont
affublés des montagnes ou des vallées martiennes tient simplement à la brièveté
de leur existence
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