dimanche 16 septembre 2018

"ARRÊTEZ DE ME PÉTER LES COUILLES", HANOUNA TRÈS REMONTÉ CONTRE TF1 QUI INTERDIT À CAMILLE COMBAL DE VENIR SUR SON PLATEAU

Aujourd’hui, cours de sémantique : quels effets produit le passage du style « parlé » au style « écrit » ? En particulier, lorsque cette translation s’opère à partir d’un locuteur engagé dans le niveau d’élocution et de vocabulaire populaires, que se passe-t-il lorsque son allocution devient discours écrit ?
Je prendrai l’exemple de cette déclaration de Cyril Hanouna à la télévision (C8), telle que rapportée par le Huffington Post. (Il s’agit d’une polémique propos d’un ancien animateur de TPMP (= émission de Cyril H.). Celui-ci, passé sur TF1 et chargé de présenter une célèbre émission, se voit interdit par cette chaine de venir sur le plateau d’Hanouna pour en faire la promo.)
« TF1, déjà, c'est idiot de faire ça. C'est complètement bête, c'est vraiment des abrutis... » Amusé par son propre agacement, il continue ensuite face caméra. "Les patrons de TF1, si vous me regardez: vous êtes des abrutis de faire ça, vous ne servez ni Camille ni nous. C'est Camille que vous mettez dans la merde parce qu'il est tiraillé entre nous ses potes, et vous, donc c'est une énorme connerie et vous êtes cons comme la Lune. »

- Sans nous arrêter au recours à un vocabulaire trivial, remarquons tout de suite quel effet « de loupe » opère le passage à l’écrit. On dit parfois « les paroles s’envolent, les écrits restent » ; oui, ils restent mais parce qu’ils sont devenus trop lourds pour s’envoler ! Voyez cette opposition entre les « potes » et les autres, « cons comme la lune » : en lisant cela vous avez le temps de savourer le contraste et l’image de la lune dans sa blancheur blafarde et sa rotondité qui fait penser à un postérieur bien gras…
On pourra, je l’admets, me critiquer en disant que mon analyse risque de passer à coté : dans une circonstance pareille  on ne prend pas la peine de réfléchir au sous-texte même quand on peut prendre le temps de le faire.
Alors lisez la suite (et la fin) de la diatribe de Cyril Hanouna :
« Donc arrêtez de faire les abrutis, arrêtez cette petit guerre! (...) Xavier Gandon et Ara Aprikian, les deux patrons de TF1, ils commencent à me péter les couilles! »

- Oui, « Ils commencent à me péter les couilles » : voilà des mots qui fâchent et leur formulation dans un texte renforce encore leur impacte : « Si les signes vous fâchent, oh combien vous fâcheront les choses signifiées » disait Rabelais.
On pourrait admettre le symétrique : si les choses nous fâchent, les mots qui les signifient nous fâcheront également.

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