Bonjour-bonjour
« Le moment le plus important de la vie de notre Europe depuis la création de l'euro » : tel est le jugement d’Emmanuel Macron pour commenter l’accord signé hier à Bruxelles entre les 27 pays de l’Union.
Comme toujours la bataille fait rage autour de cette évaluation entre les tenants et les opposants du pouvoir actuel : les uns applaudissent l’argent qui ruisselle des caisses de la BCE ; les autres fulminent contre les gouvernants qui ont conclu un accord si désavantageux.
Pour ma part j’apprécie plutôt les commentaires qui saluent la création d’un emprunt européen au profit de tous les États, et proportionné aux besoins de chacun. Une solidarité européenne, c’est assez rare pour être salué, surtout à ce niveau de financement.
Alors : content ? Pas tout à fait car j’observe que la seule manière d’être solidaire en Europe, c’est de donner de l’argent. Inutile d’harmoniser les lois sociales, ni de coordonner la fiscalité, pour laquelle d’ailleurs la règle de l’unanimité reste obligatoire. On ne fait pas l’Europe avec des hommes, mais avec des euros ; au reste le président Macron ne dit pas autre chose en situant l’actuel accord en relation avec la création de la monnaie commune ; l’Europe des nations n’est pas celle des peuples ; celle des travailleurs est une vieille lune qui ne fait même plus rire ; par contre celle des banques parait plus sérieuse. Là au moins on sait de quoi on parle et jusqu’où on peut aller.
Reste que cette solidarité est véritable : nous avons des pays riches qui vont s’endetter pour permettre à des pays moins riches de financer leur économie mise à mal par l’épidémie. Et finalement, dans notre monde matérialiste, quelle meilleure preuve de solidarité trouver ? Je rappelle W Bush déclarant au lendemain de l’ouragan Katrina qui avait ravagé la nouvelle Orléans : Je vais prier pour vous.
Les dirigeants de l’Europe sont peut-être cyniques, mais quand même pas à ce point.
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