dimanche 26 juillet 2020

Le vélo sur ordonnance – Chronique du 27 juillet

Pour faire perdre du poids aux britanniques, le gouvernement décrète l'interdiction totale de la publicité pour de la malbouffe en ligne et avant 21 heures à la télévision, l'obligation pour les restaurants et chaînes à emporter de rendre public le nombre de calories dans leurs menus ou encore la nécessité pour les magasins de les indiquer sur leurs bouteilles d'alcool.

Les médecins généralistes pourront « prescrire des sessions de vélo », qui seront facilitées par l'apport de matériel et la création de pistes cyclables séparées.

 

  

Ci-dessus, Boris Johnson durant son mandat de maire de Londres. Récemment il a dû être hospitalisé au printemps en soins intensifs après avoir contracté le Covid-19, imputant plusieurs fois la sévérité de ses symptômes, entre autres, à son poids.

 

Bonjour-bonjour

 

Bien sûr il ne s’agit pas de réfléchir ce matin à l’hygiène de vie qui pourrait nous mettre à l’abri du virus. Je laisse ça aux innombrables spécialistes qui profiteront de cette occasion pour montrer qu’en plus d’avoir de l’esprit, ils ont aussi de la science. Je me soucierai plutôt du fait que Boris Johnson semble avoir changé du tout au tout son hygiène de vie depuis qu’il a frôlé la mort sous l’effet du coronavirus associé à des facteurs de risques.

Et si c’était vrai, si Boris-en-vélo c’était devenu une réalité parce que la peur de la mort est passée par là, pourrions-nous en conclure que l’action de nos dirigeants dépend étroitement de leur passé ?  Leur comportement comme élu serait alors différent selon qu’ils sont gros, qu’ils sont maigres, que leurs parents étaient riches et puissants ou qu’ils étaient mineurs de fond – et si leur femme les a honteusement trompés ?  ... On dirait alors que celui qui, comme notre actuel Président a eu tous les succès dans sa vie et qui ignore donc l’échec, sera un très mauvais leader en cas de contestation. Il va dire : « Je suis votre chef et vous devez m’obéir, comme la vie m’a toujours obéi dès que j’ai voulu lui imposer mes choix ». 

- Mais attention ! Ne pas lui préférer un jouisseur sans ambition, toujours content dès qu’il a atteint un niveau de confort suffisant. C’est comme cela que nous avons eu un Président « normal » qui a clairement indiqué qu’il ne fallait pas lui demander de sortir de sa routine.

Bref : cette petite réflexion nous conduit au moins à nous interroger : « Quelle qualité faut-il attendre d’un Président ? » Oui, à l’heure où les engagements idéologiques ne comptent presque plus dans le choix d’un dirigeant (j’élirais l’archevêque de Paris si j’étais sûr qu’il diminue à la fois les impôts et la dette du pays) il faut bien se contenter de sa personnalité apparente : est-il cool, a-t-il un beau sourire, ou est-elle « gentille de corsage », comme la sœur Isabeau de La Fontaine ? Vous voyez bien que l’étude pointilleuse de la biographie du candidat n’est pas un luxe. Et puis, de toute façon, ça va donner du travail aux Chroniqueurs pour se renouveler un peu.

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