mercredi 29 juillet 2020

Changer le monde ? – Chronique du 30 juillet

Bonjour-bonjour

 

On entend ici et là des déclarations enthousiastes sur « le monde d’après », celui qui est entrain de succéder à ce monde capitaliste et productiviste, où seules les courbes du CAC40 constituaient un repère fiable et un horizon d’avenir. Désormais, tenus en bride par la nature à coup de sécheresses et d’ouragans, de virus tueurs et de pollutions, nous serions en train de prendre le virage de l’écologie planétaire, et nous découvrons qu’il nous faut vivre désormais au sein des espèces vivantes comme une variété quelconque de primates. Même le populisme au front bas a été obligé de rentrer dans le rang, dompté par les cohortes de mourants et de miséreux.

Mais ces choses sont-elles en train d’arriver, ou bien ne sont-elles que rêvées ? Car, que voyons-nous ? Partout où la crainte de l’épidémie a reculé, les anciennes manières de vivre ont repris leur ancienne place : par les voitures utilisées autant qu’on peut, par les fêtes et les joies de la plage où on « promiscute » à tout va, et sans doute bientôt par la consommation sans souci du CO2.

- Hypothèse : et si, mis à part quelques militants intransigeants, personne ne ressentait la nécessité de changer tout ça ? Changer de vie pour nous aligner sur les rythmes naturels, qui donc en a envie ? Reproduire dans la ville la mixité du milieu écologique par la cohabitation sociale, qui donc en veut ? Et finalement, jouir de tout cela parce que l’on se sent habité par l’amour de la vertu – qui donc en est capable ?

 

Si le mouvement écologiste considère que son heure est venue, ce n’est pas en raison de cet engagement raisonné et militant, mais parce que dans l’éventail des émotions, la peur de la nature gagne du terrain. D’où la hâte à valider l’idée que le corona-virus vient des zones indûment occupées par l’homme suite au défrichage de la nature. Mais justement cette orientation ne durera pas plus longtemps que les méfaits de l’action humaine. En sorte que, de même que l’Église a besoin des pauvres pour porter son message de charité, de même l’écologie a besoin de sécheresse et d’ouragans pour être entendue.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire