jeudi 30 juillet 2020

Éloge du chaos – Chronique du 31 juillet

Bonjour-bonjour

 

Sous le titre : « Élections américaines : Donald Trump veut vaincre par chaos » les journalistes placent l’info selon laquelle le Président américain tente de faire reporter les élections en raison du risque de fraudes électorales massives lors du vote par correspondance largement développé en raison de l’épidémie. Ce report favoriserait selon les sondeurs ses chances d’être élu qui sont très minces à l’heure actuelle.

Le chaos serait alors un auxiliaire électoral, montrant que pour l’évaluer, les circonstances sont plus importantes que son contenu réel. Qu’importent les destructions qui l’accompagnent si je peux, moi, en tirer parti ? « Périsse l'Univers, pourvu que je me venge ! » Écrivait Cyrano de Bergerac (l’auteur, pas le personnage)

Sans aller jusqu’à cette extrémité, combien de fois n’avons-nous pas souhaité qu’un accident, une petite – toute petite – catastrophe vienne empêcher que se produise un évènement fâcheux pour nous ? Sans aller chercher plus loin, l’annonce du confinement a donné lieu à des réjouissances très bruyantes chez les jeunes qui voyaient ainsi disparaitre le souci de préparer un examen ou d’effectuer un pensum. Sans le covid’, combien de bacheliers d’aujourd’hui seraient en train de se préparer à un redoublement peu réjouissant ?

Le mal peut-il être la condition d’un bien ? Question bien souvent débattue à grand renfort de Providence. « Oui, mes très chers frères, vous devez avoir foi en Notre Seigneur, qui nous aime et qui nous montre son amour en toute occasion. Seuls les mécréants inspirés par le Démon disent que l’épidémie est là pour nous châtier et nous faire mal. Dieu nous aime, Dieu veut nous aider à dépasser notre humaine condition. Le covid’ est certes une épreuve pour nous, mais pensez qu’il nous dispense de prendre des décisions politiquement douloureuses pour protéger la nature. Oui, mes frères, alors que la simple toute petite taxe sur le carburant mettait notre pays à feu et à sang, voilà que le virus – un tout-tout petit virus – nous oblige à laisser la voiture au garage, favorisant la purification de l’air, l’assainissement de l’eau, le pullulement de tous les petits oiseaux que nous avons entendus gazouiller le matin ».


  

(Merci à l'auteur de cette photo dont j'ai perdu les références)


Bergson disait « Tout désordre n’est qu’un ordre différent ». Bergson, philosophe du chaos ? 

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