Donald Trump a fait décrocher du hall de la Maison Blanche où ils étaient accrochés avec les portraits des autres présidents ceux de Bill Clinton et de Georges W Bush – bien sûr celui d’Obama n’a même pas été mis en place.
Bonjour-bonjour,
Petit, petit… A petit homme, petite vengeance… Même si on sait que cet homme est le « plus puissant du monde », sa petitesse morale le réduit à n’être qu’un nain.
Voilà ce qu’on se dit, et on se sent mieux après cela. Mais ce n’est qu’une courte pensée, parce que dès qu’on y réfléchit un peu plus on constate que cela ne change rien – absolument rien pour lui, dès lors que sa « base électorale » n’en est pas réduite. Car voilà le mystère de la démocratie : prenez un homme minable et couvrez-le de hourras et de votes positifs, il en ressortira tout auréolé de pouvoir, brillant, métamorphosé en Roi-Soleil.
Les monarchistes en profiteront pour vous dire que le peuple ne peut s’élever simplement parce qu’il a gagné la souveraineté politique ; que s’il était minuscule avant il le restera après ; pire encore : sa pauvreté morale va influer sur le choix qu’il va faire de ses dirigeants ; que ceux-ci ne feront que refléter le niveau moral du peuple qui les a élus. CQFD…
Mais tant qu’à faire de regarder le pouvoir du côté de ses origines, allons jusqu’au bout : le monarque doit lui aussi recevoir son pouvoir de quelqu’un : de Dieu si possible ; sinon de ses barons (1) qui cherchent à sauvegarder leurs prébendes. Un roi fou, c’est déjà arrivé dans l’histoire de France, sans que cela ne perturbe gravement le pouvoir. Comme disait Figaro, ces gens-là « se sont donné la peine de naitre et rien de plus ».
Jusqu’à présent en démocratie le professionnalisme politique a préservé la Nation des excès de ce pouvoir : pour accéder à l’élection il fallait être adoubé par l’appareil des partis où une sélection impitoyable avait éliminé les plus minables. De plus l’ENA était un filtre efficace : un type comme Donald Trump n’aurait pas pu se faire élire s’il avait fallu pour cela être diplômé d’Harvard. Mais le « dégagisme » et la volonté du peuple à faire valoir son pouvoir sans restriction a rendu possible l’accès au pouvoir de gens qui n’ont que leur rhétorique pour bagage. L’épidémie de covid’ a mis en relief l’incapacité à gouverner en temps de crise de ces dirigeants populistes ; mais rien ne dit que leur échec suffira à les éliminer, autrement dit si une sélection naturelle peu jouer à leur niveau.
On en saura un peu plus en novembre, après l’élection américaine
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(1) Hugues Capet en colère adressa à Adalbert, le comte félon ce rappel à l’ordre féodal : « Oui t’a fait comte ? » Et Adalbert retourna la question à Hugues Capet : « Oui t’a fait roi ? » (Lu ici)
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