dimanche 5 juillet 2020

Plumer l’oie sans la faire crier. – Chronique du 6 juillet

Bonjour-bonjour

De retour du pays des cigales, je reprends la lecture de l’actualité française. Je passe le chapitre covid’, puis celui des nouveaux maires, et celui du climat, et me voici sur l’actualité politique. Je délaissais depuis quelque temps cette actualité bourrées d’articles ravageurs qui labourent péniblement les sempiternels ragots venus de tweets rances, mais j’y retourne quand même :

« Sécurité… Rassemblement… Mission… Continuité… Relance-écologie-santé-décentralisation… Nouveau chemin. »

Ouf, j’arrête pour reprendre mon souffle, tant ça se bouscule. 

Mais voilà une autre déclaration qui retient mon attention. Elle est de Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT : « On a eu l'acte II il y a même pas un an : on parlait déjà de « dialogue ». Qu'est-ce qu'on a eu derrière ? La réforme de l'assurance-chômage, et la réforme des retraites » - alors bien sûr, le nouveau chemin…

 

- Oui, mes chers amis, pour une fois je suis d’accord avec Philippe Martinez, le patron de la CGT ! Car voilà que j’arrive sur les actualités-Google pour découvrir que l’exécutif réchauffe ses vieux discours, ses anciennes formules, usées jusqu’à la corde, tout ça pour les faire passer pour du tout-neuf, du tout-juste démoulé, du révolutionnaire ! En entendant ça, les Gilets-Jaunes ressortent leur belle tunique du placard, et potassent leur dictionnaire des rimes pour concocter des slogans anti Castex. Pas facile… J’ai trouvé : « solex », « porte-faix » ; pas évident… Ou alors en bricolant un suffixe -ex à la mode Astérix, on aurait « démodex », « ruinex » ; ou encore « Castex casse-toi»…

Côté slogans, j'avoue que je n’ai pas le niveau, mieux vaut laisser les agitateurs spécialisés s’occuper de l’affaire. Quant à moi, je le dis : j’en ai marre (sentez l’énergie qu’il y a ici) qu’on puisse croire que tout ce verbiage puisse nous contenter. Certes il y a des gens qui aiment tellement entendre annoncer ce qu’ils voudraient voir arriver, qu’ils vont applaudir sans réfléchir toute promesse, toute revendication allant dans le sens de leurs espoirs. Mais les autres, et ils sont nombreux, qui voient la réalité et qui entendent les discours ambiants, vont dire « Non, ça on n’y mord pas. Qu’on veuille pressurer le pauvre peuple et que tout l’art du politique se résume à le plumer sans le faire crier : oui, ça par contre, on y croit. »

Et ce n’est pas nouveau : Plumer l’oie sans la faire crier est une formule célèbre due à Colbert, qui résumait ainsi sa politique fiscale. Vous voyez qu’il faut arrêter de crier contre ce pauvre Colbert indûment assimilé à l’esclavagisme : il pratiquait aussi l’art de la douceur en politique.

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