Bonjour-bonjour
On ne parle que de ça en ce moment : Éric Zemmour, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon : ces trois candidats, parmi les plus en vue de l’élection présidentielle, sont à la peine pour réunir les signatures d’élus qui acceptent de les parrainer.
On connait la problématique : ces signatures sont-elles accordées simplement pour attester que le candidat est digne d’accéder au scrutin ; ou bien signifient-elles un soutien aux idées qu’il défend ? Le fait de rendre public leurs signatures fait craindre aux maires que leurs administrés ne l’interprètent comme un soutien politique, alors même que pour la plupart ils sont d’un apolitisme revendiqué. D’où rétention de signatures.
Sur ce sujet, on apprend ce matin que David Lisnard, le maire Les Républicains de Cannes veut aider la candidature de Jean-Luc Mélenchon par "exigence démocratique".
« C’est cette démarche en faveur de Jean-Luc Mélenchon que défend David Lisnard alors même qu’il assume combattre « ardemment ses convictions, ses idées et ses valeurs ». Ces divergences qui ne doivent pas empêcher le candidat de la France Insoumise de pouvoir concourir. « Je pense qu’il faut prendre une initiative pour montrer que le parrainage ne vaut pas soutien et qu’il faut veiller à la libre expression démocratique et républicaine ». (Lire ici)
Cette attitude qui prend appui sur l’esprit de la démocratie a été dans le passé celle de Voltaire qui défendait alors la tolérance : dans une lettre datant du 6 février 1770 adressée à l’abbé Le Riche, il s’exprimait en ces termes : « Monsieur l’abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. »
Voltaire prend la défense de l’abbé Le Riche : pourquoi pas celle d’Éric Zemmour ?
En tout cas on voit combien la démocratie nécessite qu’on domine les préventions politiciennes, combien elle exige de maturité pour que les passions et leurs fureurs n’embrasent pas la vie sociale et politique. C’est cela qu’atteste le débat démocratique et c’est pour cela que toutes les opinions doivent pouvoir s’exprimer et concourir aux suffrages.
- Reste que depuis le siècle des lumières on estime que la vérité doit pouvoir naitre de ce débat, et que ceux qui ne partagent pas ce point de vue n’y ont pas leur place. C’est la contradiction des démocraties, bien mise en évidence par Saint Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté »
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