Bonjour-bonjour
Vous n’êtes pas sans savoir que dans le nuit prochaine nous allons basculer dans l’année 2023. Et que pour cela de très nombreux fêtards vont de pays en pays hurler le compte à rebours accompagnant les derniers instants de 2022 = 10-9-8-7-6-5-4-3-2-1-ZERO !
Comme si le temps qui passe était fait d’instants eux-mêmes dépourvus de durée, qui s’égrènent comme les gains dans le sablier :
A cette conception, d’autres philosophes objectent que si la durée n’est pas dans les instants, elle doit être entre les instants. Et les égrener comme on va le faire ce soir sur les Champs Élysées ne servira à rien si l’on ne prend pas en compte cette continuité qui les enrobe et les charrie comme des bouchons sur l’eau. L’image du temps n’est alors plus le sablier mais le robinet – et le passage à l’an nouveau insaisissable parce que dilué dans un écoulement indécomposable :
A Descartes et ses instants entre les quels seul Dieu peut intervenir pour restaurer dans l’Être un monde qui s’écroule, s’oppose Bergson avec sa durée qui est partout et l’instant nulle part.
Qui a raison ? Examinons la réalité pour en avoir le cœur net : si les instants existaient, le 1er janvier à zéro heure tout aurait changé puisque la fin 2022 n’aurait aucun rapport avec début 2023. – Si par contre ce changement ne change rien (autrement dit s’il n’existe aucune différence entre le 31 décembre au soir et le 1er janvier au matin) alors c’est Bergson qui a raison.
Et si ce 1er janvier vous avez l’impression que les murs de votre chambre se sont resserrés sur vous, au point de vous coller un mal de tête carabiné, alors dites-vous que vous avez la Gueule de bois et voilà tout.
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