Bonjour-bonjour
La défaite du Brésil en quart de finale devant la Croatie a sonné le glas des rêves brésiliens de remporter une nouvelle coupe du monde de football. Alors même que la Croatie était déjà finaliste en 2018, l’équipe du Brésil se voyait pourtant la battre en quart de finale, et dansait déjà la samba durant les arrêts de jeu. Seulement voilà : la glorieuse incertitude du sport a douché ces espoirs : en football rien n’est acquis à l’avance et le même tir au but peut frôler le poteau à l’intérieur… ou bien à l’extérieur. Le même joueur sera célébré comme un Dieu dans le premier cas, ou bien abandonné à ses larmes sur le bord du terrain.
Neymar lors du match contre la Croatie 9 décembre 2022 – Vu ici
Belle leçon pour ceux qui croient que la victoire soit le révélateur d’une essence particulière et définitive de certains, apportant gloire et renommée. Oui, quelle différence entre le joueur qui tire et qui marque et celui qui rate ? Ça peut être le même à quelques minutes d’intervalle.
Alors, certes il y a des gestes extraordinaires qui marquent les esprits ; mais est-il bien sûr qu’ils soient dus uniquement à la précision et au coup d’œil du joueur ? Est-il écrit à l’avance que le tir au but, par exemple lors des séances de penalties, entrera ou non ? Le gardien part du mauvais côté, ça marque ! Il part du bon côté : le match est perdu, tirez les mouchoirs.
- Tout cela explique qu’on ait tant de plaisir à voir en direct un match à la télé, alors qu’il parait fade vu en différé – quand bien même on ne saurait rien de son déroulement et de son résultat.
Si voir un match en direct est si essentiel pour les émotions vécues par le spectateur, c’est que rien n’est écrit à l’avance, alors que le différé nous ressert quelque chose qui n’est que du réchauffé.
On parle de la glorieuse incertitude du sport, et on a raison : tout est remis en cause à chaque épreuve, à chaque match, et si certaines continuité sont bien là, il n’en reste pas moins que voir les « petits Poucet » battre les grandes équipes lors de la Coupe de France en fait justement l’intérêt.
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N.B. A propos de l’expression « Glorieuse incertitude du sport », je reste étonné par cet adverbe « glorieuse » : qu’y a-t-il de glorieux dans cette absence de déterminisme ? Pourquoi le fait que l’avenir ne soit pas intégralement contenu dans le passé soit si mémorable ?
Il faut alors admettre que, puisque rien n’est établi à l’avance, chaque match impose au vainqueur d’hier de se remettre en cause, moyennant quoi il aura autant de « gloire » à gagner aujourd’hui, alors qu’il a déjà vaincu hier.
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