lundi 5 décembre 2022

Freed from desire / Nananananana – Chronique du 5 décembre

 

Bonjour-bonjour

 

Lorsqu’une équipe de foot gagne un match, lors de son retour au vestiaire elle célèbre en petit comité sa victoire en entonnant une chanson, qui sera la même durant toute la compétition – et que reprendront les supporters. Qu’on se rappelle de « I will survive » lors de la coupe du monde en 1998

--> En ce moment Les Bleus ne manquent pas à cette tradition et leur hymne est « Freed from desire » de la chanteuse italienne Gala.

« Freed from desire » : Libéré(e) du désir… Un petit peu de sagesse antique ou de philosophie orientale s’inviteraient donc dans les débordements « testéronnés » des footeux ? Bizarre, ne trouvez-vous pas ? Où donc les Bleus ont-ils déniché cette chanson et pourquoi en avoir fait leur hymne ?

 

- Il s’agit selon les spécialistes d’un « tube dance » datant de 97, et l’essentiel de son intérêt est dans le refrain « entêtant » fait de « Na-na-na… » (voir les paroles ici). On dit d’ailleurs que c’est sur ce refrain entonné à tue-tête que les joueurs ont choisi de décompresser.  

- En réalité cette chanson a été depuis quelque temps déjà reprise un peu partout de par le monde dans les manifestations étudiantes comme un hymne à la liberté contre les abus du pouvoir. 

-  Mais en lisant plus attentivement ces paroles, on s’aperçoit qu’il s’agit d’abord d'une contestation féministe contre le harcèlement dont les jeunes femmes sont victime. Et c’est là que s’explique ce curieux titre « Libéré du désir » où est dénoncée l’hubris du désir sexuel ; c'est justement à l'éradication de ce désir que fait allusion la liberté de l’esprit et la purification des sens.

- Plus encore : l’interview (ici) de la chanteuse confirme qu’elle a écrit ces paroles en souvenir de sa jeunesse pourrie par le harcèlement masculin dont elle fut très longtemps victime. 


L’absence de désir est une forme de liberté face à cette violence ; et la disparition de cette concupiscence est une purification. Peut-on aller jusqu’à voir là une forme de philosophie orientale ? Certains n’hésitent pas à l’affirmer.

 

Alors, fait pour lâcher la tension après le match, cet air peut devenir une seconde marseillaise si le succès de l’équipe se confirme. Il ne faudrait donc pas aller trop loin dans l’interprétation des paroles, que d’ailleurs personne ne cherche à comprendre (à part bien sûr « Nanananana… ») Mais vous n’empêcherez quand même pas certains à l’esprit plus curieux de s’attacher à cette formule « Libéré(e) du désir »

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