samedi 17 décembre 2022

Réponse à tout – Chronique du 18 décembre

Bonjour-bonjour

 

Aux élections législatives de Tunisie, seuls 8,8 % des électeurs, soit 803 000 électeurs sur 9 millions, ont voté. (Lu ici)

Alors que l’opposition avait appelé aux boycott le président de l’autorité électorale, Farouk Bouasker, a reconnu un « taux modeste mais pas honteux ». Il a toutefois estimé que ce taux s’expliquait par « l’absence totale d’achats de voix (…) avec des financements étrangers », contrairement au passé, selon lui. 

Cet homme a décidément réponse à tout, et on tire son chapeau à l’imagination et à l’aplomb du pouvoir qui nous persuade que ce résultat est la preuve de son honnêteté. Le scandale aurait été que ces élections aient eu plus de 50% de votant, preuve que 40% des électeurs tunisiens auraient été achetés par une puissance étrangère. Dans le genre post-vérité, on ne fait pas mieux.

Mais l’opposition qui avait, rappelons-le, appelé au boycott a-t-elle raison de plastronner ?  

 

De fait les tunisiens ne croient plus au pouvoir des urnes : depuis des moisla crise économique est la préoccupation majeure des 12 millions de Tunisiens, avec une inflation de près de 10 % et des pénuries récurrentes de lait, de sucre ou de riz. (Art. Référencé). 

--> Vous pouvez être certain que venir parler aux tunisiens de droits de l’homme, liberté d’expression et d’opinion ne suffira pas à les faire sortir de chez eux pour aller voter. Mais qu’un dictateur démontre qu’il sait comment donner à tous un travail et un salaire – oui : ça pourrait les intéresser. Ce que veulent les tunisiens, c’est un pouvoir qui assainisse l’économie et qui assure un revenu décent à tous. C’est pour avoir chassé les incapables et corrompus qui s’étaient installés à la tête de l’État que l’actuel dictateur a été accueilli à bras ouvert par le peuple. L’inconvénient des dictateurs c’est qu’ils ne savent pas rendre le pouvoir en temps opportun.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire