Bonjour-bonjour
Alors que le boycott du foot-au-Qatar : pfuittt ! plus personne n’en parle ; alors qu'on se précipite tous sur la télé pour applaudir les Bleus ; alors que le Président soucieux de ne pas gâcher les fêtes de fin d’année déplace le débat sur la réforme des retraites – rien que pour tout ça : oui nous pouvons célébrer pleinement l’oubli de la réalité au bénéfice de ces joyeusetés.
- Notre moral (en entendant par là le sentiment de joie ou de tristesse) est le résultat d’une pesée qui met d’un côté les peines venues la plupart du temps du réel, et de l’autre, les joies, venues la plupart du temps de l’oubli du lendemain.
On peut imaginer que l’inconscience fasse basculer la pesée du côté de la joie, puisque si le bonheur est une joie sans limite de durée, alors on n’est jamais heureux qu’à la condition d’oublier l’avenir. Mais comment être inconscient si l’avenir comporte une grave menace ? Le condamné à mort, qui fume sa dernière cigarette au pied de l’échafaud peut-il en jouir pleinement sachant ce qui l’attend ?
De fait, tout dépend de l’intensité du plaisir immédiat. Supposons qu’au lieu de la cigarette on propose à notre condamné une dernière copulation : oublierait-il dans les bras de cette femme le supplice qui va suivre ? Pascal pensait que nous trouvions dans des divertissements de ce genre une joie dûe à l’oubli de notre condition pécheresse : il considérait que ça marche en effet.
Notre président, dont nous savons qu’il a médité Pascal, a pensé que, dans les effets d’un éventuel succès footballistique et dans les agapes des réveillons, nous pourrions oublier qu’il faudra bientôt travailler plus longtemps pour accéder à la retraite.
Au Moyen-Âge, Noël ! était le cri de joie poussé par le peuple à l’arrivée d’un heureux événement. Ça peut marcher encore aujourd’hui.
A condition d’y ajouter : « Grizou » !
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