vendredi 12 mai 2023

Une hérédité non génétique – Chronique du 13 mai 2023

Bonjour-bonjour

 

Il est des informations qui, dans l’indifférence générale, passent inaperçues. Le plus souvent ce sont des découvertes scientifiques dont la portée est largement sous-estimée au moment de leur diffusion. Il arrive même que ces découvertes, bien que révolutionnaires dans leurs implications restent quand même dans l’ombre sans qu’on sache pourquoi, jusqu’au jour où une nouvelle information, un fait divers parfois les mettent en lumière.

Ce dont je vous entretiens aujourd’hui n’en est pas arrivé à ce point, mais un récent bilan montre combien la connaissance scientifique est en décalage sur la pratique sociale. Car pour tous aujourd’hui, l’hérédité résulte mécaniquement des gènes et ce qui s’y trouve inscrit est nécessairement exprimé au cours de la vie. Du coup, le rôle de l’environnement sur l’hérédité est nié, exactement comme le lamarkisme d’autrefois a dû céder devant l’avancée du darwinisme.

Or, voici ce qu’on peut lire dans ce récent article : « Postuler que les facteurs génétiques se transmettent indépendamment de l’environnement, c’est nier la transmission de facteurs non codés par l’ADN parental, que l’on regroupe sous le terme d’hérédité non génétique. Pourtant, outre la transmission de facteurs socioculturels, on sait, depuis les années 1990, que l’effet de facteurs d’environnement peut se transmettre sur plusieurs générations. »

Le même article poursuit : « Postuler l’absence d’interactions entre gènes et environnement, c’est nier les processus de régulation et de réaction à l’environnement qui surviennent tout au long de notre vie, dès le stade fœtal et même avant (effet sur l’embryon du régime alimentaire de la mère ou d’ancêtres récents, de leur exposition à des toxiques : tabac, alcool, polluants, bactéries, virus, etc.). »

Est-ce à. dire que des éléments nouveaux dans l’hérédité sont apparus, quelque chose qui ne relèverait pas de la génétique ? Sûrement pas : seuls les éléments qui permettent l’expression des gènes peuvent intervenir de façon différenciée durant la vie. Cela on le sait en effet depuis longtemps. Mais ce qu’on a tendance à oublier, c’est que les gènes transmettent leur expression durant plusieurs générations. Un exemple : les facultés extraordinaires des peuples chasseurs-cueilleurs capables de suivre au flair le gibier relèvent sans doute de telles expressions, transmises héréditairement sur plusieurs générations et qui ne nécessitent que la mise en œuvre de cellules olfactives, toujours présentes dans l’espèce, mais inhibées chez nous.

Lors de la prochaine extinction de masse – qui ne saurait tarder du fait de notre incapacité à dominer les catastrophes que nous sommes entrain d’engendrer – pas besoin d’attendre une éventuelle mutation : la simple re-mise en œuvre de nos capacités olfactives suffira à nous faire retrouver la trace du gibier nécessaire à notre survie.

En attendant, merci à la Nature d’avoir inhibé notre odorat, ce qui rend supportable la promiscuité dans le RER.

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N.B. Pour ne pas alourdir cet exposé, nous avons laissé de côté le fait que les talents seraient éventuellement transmis de la même façon : l’intelligence, la capacité musicale, l’aptitude au sport, etc. En quoi consiste alors la justice sociale ?

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