dimanche 21 mai 2023

Imposer la mixité scolaire : chronique d’un échec annoncé – Chronique du 22 mai

Bonjour-bonjour

 

Lu ce matin cet article datant de quelques semaines et que je résume :

- La France est de plus en plus le pays des inégalités scolaires. Elle, la pionnière des droits humains, la voici reléguée dans le tréfond du classement Pisa pour l’incapacité de son système éducatif à réduire l’écart entre les enfants des classes aisées et ceux des classes défavorisées.

Face à ce constat désolant, la solution a été diagnostiquée : favoriser la mixité sociale dans les établissements.

Or, il y a un point sur lequel tout le monde est d’accord : pour un élève, être dans un établissement où la majorité des élèves sont en difficulté scolaires est la garantie d’échouer. C’est ainsi que les familles – quel que soit le niveau de leurs enfants – font des pieds et des mains pour que leur rejeton soit dans un « bon lycée » – le plus souvent désigné comme tel sur la simple observation de son implantation : un bon lycée est un lycée de centre-ville ; un mauvais lycée est un établissement des « quartiers ». Au point qu’il y a quelques années, y eut à Montpellier une révolte des mamans pour que leurs enfants puissent sortir de leur quartier ghetto pour faire leur 6ème dans un autre établissement, n’importe où mais pas sur place. 

 

Et pourtant on le répète : il suffirait de faire en sorte que les meilleurs soient mélangés aux médiocres pour tirer le niveau vers le haut. Vrai ? Faux ? Le saurons-nous jamais ? Car voilà la situation : personne ne veut être inscrit dans des classes-poubelles, et surtout pas ceux qui disposent d’une famille aisée – voire même influente. D’où le jeu de cache-cache avec la carte scolaire, pour trouver l’adresse plus où moins fictive permettant d’être inscrit à Louis-Le-Grand ou à Henri IV.

Et comme tout le monde ne le peut pas, une autre solution s’offre : « l’enseignement privé est massivement utilisé par les familles les plus favorisées pour contourner cette carte scolaire. (…) La loi Debré de 1959, qui garantit l’existence de l’enseignement privé, avait pour justification de respecter la liberté de conscience des familles. Elle est aujourd’hui totalement détournée de son esprit, puisqu’elle sert, avant tout, à la recherche d’une scolarité privilégiée. » (Art. référencé)

Je n’insiste pas : la ségrégation sociale est peut-être un fléau : elle reste néanmoins voulue par les mieux lotis : ne pas se mélanger aux classes jugées « inférieures » est un impératif dont on ne discutera pas la réalité ici.

--> Mais l’essentiel reste encore à dire : même les défavorisés espèrent sortir de leur état en fuyant leurs origines pour se mêler aux classes aisées : si les riches craignent la contamination par la proximité des quartiers pauvres, les pauvres en se mêlant aux riches espèrent devenir comme eux.

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