Bonjour-bonjour
À l’heure où, un peu partout de par le monde, le droit à l’avortement est remis en cause, il est bon de revenir sur la position de l’Église, non seulement concernant l’IVG, mais aussi sur la sexualité : car concernant la sexualité, l’IVG consiste à la découpler la jouissance sexuelle de la procréation.
En dehors de toute position dogmatique concernant la nature de l’embryon, (est-il déjà personne humaine ou seulement un simple amas de cellules non différenciées du corps maternel ?), la sexualité est reconnue par le Vatican selon deux axes principaux : la génération des enfants ; et l’assistance et le remède à la concupiscence (1)
Toutefois le plaisir sexuel n’est pas pris en compte pour lui-même : si pour l’Église il est impossible de séparer la concupiscence de la procréation c’est seulement celle-ci qui fait partie intrinsèque de l’amour conjugal défini par sa fécondité.
Tout le problème est de penser cette double nature de la sexualité : d’une part le plaisir qui est le fait de l’individu ; d’autre part la procréation qui est fondamentalement celui de l’espèce. Faut-il chercher le lien qui unit ces deux orientations, quitte à subordonner l’un à l’autre ? Ou bien faut-il les concevoir comme distincts, estimant comme le marquis de Sade que « le plat souci de la propagation de l’espèces » était tout à fait secondaire par rapport à la jouissance ?
Les philosophes ont volontiers condamné la concupiscence : Kant d’abord qui estime que trouver du plaisir dans un rapport sexuel consiste à prendre le partenaire comme un objet ce qui est moralement condamnable ; et puis Schopenhauer qui voit dans la jouissance le piège fomenté par l’espèce pour forcer, l’individu à procréer.
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(1) Il s’agit des deux fins du mariage, la fin primaire (prolis generatio et educatio) et la fin secondaire (mutuum adiutorium et remedium concupiscentiae). Sur tout cela voir cet article
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