lundi 15 mai 2023

Football : des joueurs refusent de soutenir la lutte contre l’homophobie – Chronique du 16 mai 2023

Bonjour-bonjour

 

Des joueurs de Ligue 1 et Ligue 2 ont refusé ce week-end de porter les flocages arc-en-ciel sur les maillots pour la journée de soutien à la lutte contre l’homophobie, organisée ce week-end par la LFP en amont de la journée mondiale contre l'homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie (17 mai) – Lire ici


Ce refus soulève bien des polémiques, puisqu’il apparait sur fond de contestation du soutien apporté aux homosexuels dans leur lutte pour normaliser leur situation dans la société. On souligne par exemple le rôle les religions qui déterminerait ce refus --> On entre alors dans des complications inextricables telles qu’on peut l’observer dans l’article référencé. 

 

Je voudrais intervenir à un tout autre niveau : sur quelle base s’appuie-t-on pour imposer le port d’une telle insigne marquant « le soutien à la lutte contre l’homophobie » ? Avant même de dire s’il soutient ou non cette opération le joueur devait d’abord demander si le contrat qui le lie à son club lui impose de participer à ce genre d’opération : les joueurs sanctionnés pour leur refus de jouer avaient-ils la liberté de le faire sans porter le flocage arc-en-ciel ? Il semble bien que non.

Ajoutons que considérer que les clubs ont autorité pour imposer un soutien officiel pourrait transformer les joueurs en hommes-sandwiches, dans la mesure où le thème de l’opération anti-homophobie n’est qu’un thème parmi beaucoup d’autres.

--> Je sais bien que cette position est décevante en présence de l’enjeu, qui est de rendre aux homosexuels toute leur dignité dans la société : on ne devrait pas mettre en jeu des engagements contractuels, qui défaussent les joueurs de leur responsabilité en tant qu’être humain. Mais dans une société du contrat comme la nôtre, où toutes les obligations sont du domaine de l’engagement circonstanciel, on ne voit pas sur quelle base on pourrait contraindre un joueur à porter des signes distinctifs autres que ceux qui ont été définis originellement. Un joueur peut être contraint à porter la mention « Qatar airway » ; mais pas un symbole LGBT.

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