dimanche 14 mai 2023

Et après il s’endort… - Chronique du 15 mai

Bonjour-bonjour

 

On n’arrête pas la science, surtout quand elle s’efforce de traduire nos émotions amoureuses en produits chimiques auto-administrés. Car sachez-le, à chaque étape, de la simple attirance sexuelle au plaisir enfin consommé, une multitude d’hormones se succèdent, toutes secrétées par le cerveau et toutes porteuses de comportements et de sensations spécifique. C’est du moins ce que montre cet article :

            1° Au stade de l’anticipation, c’est la dopamine qui nous emplit d’excitation à l’idée du plaisir prochain.

            2° Mais il faut aussi se préparer à l’action : c’est le moment de la gonadoréline qui stimule la production des hormones sexuelles : testostérone et progestérone.

            3° Survient alors le moment proprement orgasmique : tout l’organisme se mobilise au service du plaisir : l’hypothalamus et le système limbique libèrent des endorphines, des hormones à l’effet euphorisant, et de l’ocytocine.

Attention : là est le moment essentiel : « L’ocytocine active les circuits cérébraux de l’attachement. Elle emprunte le chemin de la dopamine au moment de l’orgasme pour associer au plaisir un élan de tendresse ». 

--> Autrement dit, de façon naturelle, le moment de l’orgasme est aussi celui où se développe l’élan de tendresse source du câlin post-coïtal. Et dire que Freud croyait que sexualité et tendresse, quoique faisant également partie de l’amour, étaient inversement proportionnels dans l’épisode sexuel…

            4° Nous voici maintenant après l’orgasme ; tandis que le taux de dopamine décroit, celui de la sérotonine remonte, engendrant le calme et la passivité, « rendant le soupirant d’abord pétri d’amour, puis béatement satisfait » (1)

 Et dire que Spinoza croyait qu’il s‘agissait de la triste retombée d’un élan épuisé

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(1) Pr Luc Mallet (Institut du cerveau)

(2) « Post coitum omne animal tristis est » : Spinoza – Traité de la réforme de l’entendement (§4)

- C’est en réalité un adage venu de Galien : « Post coitum omne animal triste est, sive gallus et mulier » (Après le coït, tous les animaux sont tristes, à l’exception du coq et de la femme)

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