Bonjour-bonjour
Les allemands ont versé aux entreprises une subvention pour amortir le cout de l’énergie sous réserve que celles-ci renoncent de leur côté à verser bonus et dividendes.
Or, l'effet des subventions sur l'ensemble de l'économie est plus modeste : « Les entreprises grandes consommatrices d'énergie, comme le sidérurgiste ThyssenKrupp ou les chimistes BASF et Covestro, ont délaissé les subventions plutôt que de renoncer à verser des bonus et des dividendes, une condition imposée par Berlin et Bruxelles pour accéder aux aides publiques. » (Lu ici)
Autrement dit, la liberté de prendre son bénéfice ne saurait s’échanger contre des subventions. Ce sont donc les libéraux qui ont raison : les règles et les carcans imposés aux entreprises sont contre-productifs, et seule la liberté d’entreprendre peut faciliter l’économie. Mais en "naturalisant" les mécanismes économiques, en tablant sur l’esprit de lucre et sur l’égoïsme humain, on se livre aussi aux turpitudes de notre espèce.
Il y a déjà trois siècles, la Fable des abeilles (1) scandalisait l’Europe des Lumières : il s’agit d’une fable montrant une ruche prospère grâce à la rivalité et à l’immoralité des abeilles qui, devenue par miracle vertueuse, périclitait et disparaissait.
Bien sûr, l’exemple allemand doit être nuancé : il fallait peut-être trouver un autre levier pour inciter les entreprises allemandes à modérer les bonus – comme par exemple les taxer d’avantage. Reste que c’est toujours en acceptant de parler le langage de l’égoïsme et de la compétition individuelle que marchent nos sociétés.
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(1) Bernard Mandeville – La Fable des abeilles (1714)
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