Bonjour-bonjour
Les faits sont brutaux : alors que la cagnotte destinée à soutenir la mère du jeune Nahel a réuni 98000 euros (chiffres donnés il y a plusieurs jours), celle qui doit soutenir la famille du policier assassin a glané dans le même temps plus de 600000 euros. Cette générosité s’explique-t-elle par un souci de secourir une famille en détresse ? Pas seulement, car dans ce cas il faudrait expliquer pourquoi la famille du jeune assassiné ne mérite pas un tel secours.
C’est que donner à de telles cagnottes c’est aussi un geste politique : c’est comme si on votait pour une référendum populaire afin de dire : « Oui, ce policier n’a fait que son devoir en éliminant un jeune potentiellement dangereux. Il ne doit pas être puni et nous sommes là pour le dire »
D'ailleurs Jean Messiha l’organisateur de cette cagnotte l’a explicitement affirmé :
« Il fallait qu’on montre au gouvernement de quel côté était la France. » « Je fais un rêve un peu dingue : et si on faisait franchir le million d’euros à cette cagnotte pour leur montrer de quel bois on se chauffe et de quel amour nous aimons nos #FDO (Forces De l’Ordre) ? Chiche ? Nous sommes à plus de 650 000 euros ! On continue ? » (Lire ici)
On avait vu exactement la même situation – pourtant symétrique – lorsqu’un ancien boxeur avait assommé à coups de poings un policier durant une manif des Gilets-jaunes. Une cagnotte constituée à son bénéfice a vite fait exploser le plafond au grand désarroi du gouvernement : oui les gens préféraient le boxeur cogneur au policier répréhendeur.
Bien sûr on ne peut comme je le fais ici traduire en vote populaire le fait de participer à de telles cagnottes – dans ce cas il faudrait tenir compte de tous eux qui refusent leur participation. Mais c’est quand même un indice de degré d’engagement dans une crise de société allant à rebours du pouvoir.
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