dimanche 30 juillet 2023

Détention provisoire : préjugé contre préjugé – Chronique du 31 juillet

Bonjour-bonjour

Je lis dans la presse : « Accident de bus mortel dans les Yvelines : le conducteur de la voiture placé en détention provisoire ».

Personne ne s’est levé pour contester la décision ; et personne n’a demandé qu’elle soit justifiée. Ça tombe sous le sens : le conducteur de la Clio est responsable : il doit être jugé et condamné. La prison provisoire est une mesure non seulement préventive mais est encore à valoir sur la condamnation définitive. 

Rapprochant ce cas de celui du policier mis en détention provisoire à Marseille, suite aux émeutes après la mort de Nahel, je me demande si l’exigence d’exemption de telle mesure pour la police ne s’appuie pas sur ce préjugé : mettre un policier en prison, ce serait le reconnaitre coupable des faits qu’il a commis durant l’exercice de son activité de maintien de l’ordre.

On dira que remettre en liberté le policier n’est rien d'autre qu’appliquer l’habeas corpus, principe fondamental de notre démocratie. 

Mais on se heurte alors à un autre préjugé : comment l'habeas corpus pourrait-il faire admettre aux victimes que ce monsieur soit libre de ses mouvements alors qu’elles sont encore à pleurer leurs morts ?

 

Préjugé contre préjugé : comment la justice pourrait-elle tracer sa ligne ? Quelle que soit sa décision, la signification qu’elle prendra sera tributaire du préjugé qui aura su crier plus fort que l’autre.

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